
Peintures Portrait et dessins d’atelier
La première qualité d’un grand portrait est le pouvoir de révéler la personnalité intérieure, l’histoire du modèle. On dit que tout homme porte généralement un masque en présence de ses pairs, et que ce n’est que dans des moments d’inconscience qu’il tombe. Le grand peintre de portraits doit être capable de capturer la véritable essence d’un individu qui n’est révélée que lors de fugaces instants, tâche incroyablement difficile.

Huile sur toile, 143,5 x 129 cm.
National Gallery of Art, Washington, D.C. Caravagisme.
De tels artistes, comme le poète Tennyson les décrivaient, « se plongent dans un visage, révèlent divinement l’homme derrière le modèle malgré toutes les entraves, et le peignent donc de telle sorte que son visage, les formes et les couleurs d’un esprit et d’une vie, subsistent pour la postérité, pour le meilleur d’elle-même. » Le but n’était pas seulement de retranscrire les caractéristiques physiques du sujet mais l’essence de l’individu dans toute sa complétude.

Huile sur toile, 125,1 x 61 cm. The Tate Gallery, Londres. Préraphaélisme.
Aristote affirma d’ailleurs que « l’objet de l’art n’est pas de présenter l’apparence extérieure des choses, mais leur signification intérieure. » La peinture interprétative de portrait a souvent pris comme exemple la célèbre Joconde de Léonard de Vinci. La nature mystérieuse de l’expression de son visage donne de la profondeur à son caractère – le spectateur est instantanément intrigué et veut savoir ce qu’elle pourrait cacher. Pour atteindre ce niveau de portrait, l’artiste doit connaître son modèle et être bien disposé à son égard.

Huile sur bois de peuplier, 77 x 53 cm. Musée du Louvre, Paris.
De plus, du point de vue de la composition, la Joconde symbolise la perfection : ses proportions précises et l’utilisation de la perspective atmosphérique sont également la raison des louanges par le monde de l’art. De nombreux peintres de portrait depuis lors, bien que loin d’atteindre cet idéal, ont placé Da Vinci sur un piédestal et ont utilisé son oeuvre comme source d’inspiration. Le pouvoir de James Abbott McNeill Whistler sur son propre cercle était remarquable, alors que Frans Hals et Diego Vélasquez étaient universellement plus reconnus. Souvent, la personnalité du modèle est révélée par un regard direct qui semble englober la dimension la plus fascinante du sujet. Qu’ils soient joyeux ou solennels, les yeux aspirent le spectateur dans un sentiment d’intimité avec le modèle, qu’il est difficile de définir ou de briser. Cette qualité est particulièrement évidente dans la nature joviale des portraits de Hals, les sourires amicaux des peintures de Joshua Reynolds, les regards nostalgiques capturés par Rembrandt, et dans l’appel mélancolique des oeuvres de Domenico Morone.

Crayon, encre et pigment blanc sur papier, 20 x 14 cm.
Galleria degli Uffizi, Florence.
À d’autres moments, le peintre choisi d’éviter la confrontation directe avec le regard du modèle. L’artiste peut choisir d’illustrer son personnage en communion intime, renfermé sur lui-même : une particularité que l’on trouve souvent dans les peintures de Titien. C’est pourquoi l’habileté de l’artiste à dépeindre la nature intérieure du modèle devint un élément de plus en plus subjectif. Quand le portrait n’était encore réservé qu’à une élite sociale aristocrate, ecclésiastique ou bourgeoise, il était nécessaire que le portrait soit une représentation flatteuse du sujet. Au final, les artistes gagnèrent le droit de s’exprimer librement, selon leurs propres règles et leur propre interprétation de leur sujet.
Pour mieux connaître la vie et l’œuvre 1000 Portraits de génie, continuez cette passionnante aventure en cliquant sur: Amazon France, numilog , youboox , Decitre, Chapitre, Fnac France , Fnac Switzerland, Librairiecharlemagne.com , Bookeen , Cyberlibris , Ebook Gallery, Google, Amazon Canada , Renaud-Bray, Archambault, Les Libraires , Overdrive , ITunes, Kobo,


You must log in to post a comment.