
1000 Chefs-d’œuvre des arts décoratifs : du Trésor de Toutânkhamon à l’Empire State Building

Il est courant d’amalgamer les arts décoratifs avec les mouvements Art Déco et Art Nouveau. Ces derniers, s’ils sont associés aux arts décoratifs, proviennent d’esthétiques apparues à la fin du XIXe siècle. Les arts décoratifs, en revanche, existent depuis des générations.
Les arts décoratifs correspondent aux arts qui embellissent les objets de la vie quotidienne, les objets dits fonctionnels. Ils s’opposent ainsi aux Beaux-Arts puisque la finalité de ces objets n’est pas d’être admirée dans un musée. À l’origine, ils ont un usage bien précis. Les disciplines de l’artisanat – l’orfèvrerie, l’ébénisterie, la tapisserie, la céramique d’art – sont sollicitées par les arts décoratifs. Les artistes façonnent des objets en associant des matériaux – le bois, le verre, le métal, le textile, le stuc ou encore la pierre précieuse – de façon singulière.

Euphronios, Héraclès étouffant Antée, 515-510 av. J.-C. Cratère en calice attique à figures rouges, hauteur : 44,8 cm ; diamètre : 55 cm. Musée du Louvre, Paris.
Ainsi, les arts décoratifs existent dès les premières civilisations. Par exemple, en Égypte, les objets funéraires, si importants dans la culture pharaonique, sont ornementés de manière très délicate avec de l’or, des lapis-lazulis et autres pierres semi-précieuses. À Athènes, à la fin du VIe siècle av. J.-C., le potier Euphronios (fin VIe – début Ve siècle av. J.-C.) rencontre le succès en décorant des vases, des cratères avec de la céramique rouge. Au Moyen Âge, l’orfèvre Nicolas de Verdun (1130-1205), en émaillant l’ambon de l’abbaye de Klosterneuburg, marque la transition entre la période romane et la période gothique. André-Charles Boulle (1642-1732), ébéniste de Louis XIV, innove en appliquant du bronze doré à l’ébénisterie.

Tiffany & Co., Lampe Wisteria, 1902. Bronze et verre. Collection privée.
De la sorte, les arts décoratifs évoluent selon les civilisations et leurs zones géographiques. Ils existent alors un nombre incalculable de styles et de mouvements dans les arts décoratifs. Nous pouvons néanmoins noter qu’à l’Antiquité et au Moyen Âge, les arts décoratifs dépendent beaucoup des croyances. La majorité des œuvres ont été créées à la gloire des dieux. Aussi, nous retrouvons les arts décoratifs dans les symboles du pouvoir : couronne, spectre, trône…. Nous pensons ici au récent vol qui a eu lieu le 1er mars dernier au musée du Château de Fontainebleau. Une vingtaine d’objets qui avaient été réunis par l’Impératrice Eugénie (1826-1920) – dont la célèbre couronne du roi de Siam – ont été dérobés.
C’est à la Renaissance, puis à l’époque classique que le mobilier prend de l’importance dans les arts décoratifs, notamment avec la décoration des résidences royales (Le Louvre, Versailles). Puis, avec les mouvements Art Nouveau et Art Déco, les arts décoratifs atteignent les sphères de l’architecture. L’Empire State Building à New York (1929-1930) en est un célèbre exemple. Son point commun avec le trésor de Toutânkhamon ? Tous les deux sont les reflets des mœurs, des esprits d’une époque. Ils sont les témoins, qu’à travers les âges, le beau et l’utile se sont toujours rencontrés.
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