
David Bowie, pape de la pop
Vous avez raté l’exposition David Bowie is à la Philharmonie de Paris au printemps 2015 ? J’ai une bonne nouvelle pour vous : l’exposition itinérante conçue par le Victoria and Albert Museum de Londres continue sa tournée et s’est arrêtée pour quelques mois au Groninger Museum aux Pays-Bas (du 11 décembre 2015 au 13 mars 2016).
Pourquoi y aller :
- Vous connaissez Groningue? Moi non plus. Raison n° 1.
- Vous avez fait le tour d’Amsterdam. Le Van Gogh Museum n’a plus de secret pour vous. La queue devant le Rijksmuseum vous donne des boutons. Raison n° 2.
- Vous êtes branchés culture et architecture. Raison n° 3.
- Vous aimez faire du vélo ? Les habitants de Groningue aussi ! Raison n° 4.
- David Bowie is. Et donc si David Bowie (y) est, alors vous y êtes aussi, non ? Eh bien voilà.
Quand j’étais plus jeune, mon groupe d’amis et moi avions l’impression, comme beaucoup d’entre nous, d’être de grands connaisseurs en matière de musique. Notre univers prenait pour point de départ le swinging London des années 1960. Car la musique des années 2000, comment vous-dire ? Nous manquions à la fois de distance, de repères et d’icônes.
Nous nous sommes donc tournés vers des valeurs sûres. Nous écoutions les Beatles et les Kinks, puis T. Rex. Nous collectionnions des cds en fouillant dans les grands bacs de la FNAC (trois pour le prix d’un). C’est comme ça que je me suis retrouvée un jour avec Hunky Dory entre les mains. Il s’agit du quatrième album de David Bowie : enregistré pendant l’été 1971, il précède l’album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars (1972) et la naissance de son fameux personnage de rock star excentrique : Ziggy Stardust. Dans Hunky Dory, comme dans tous ses albums futurs, les références à la culture populaire sont nombreuses : une chanson est intitulée Andy Warhol. Une autre est dédiée à Bob Dylan. Bowie puise son inspiration dans tout ce qui l’entoure : musique, art, littérature, cinéma, mode, actualité. Et tous ces domaines seront également influencés par l’artiste pluridisciplinaire.
David Bowie a donc tout d’une icône pop(ulaire) ; le look, l’attitude, la singularité et l’inventivité. Il fascine, inquiète, interroge. Il a l’aura et le charisme, mais surtout le talent. Selon moi, dans le royaume de la pop musique, si Michael Jackson est le roi, et Madonna la reine, alors Bowie en est le pape. Bowie est né une décennie avant eux (ils sont tous les deux nés en 1958) mais ces derniers ont en commun le goût de la mise en scène, du déguisement et de l’ambiguïté.

À la question concernant la postérité de l’artiste, son biographe, David Buckley, auteur de David Bowie, une étrange fascination répond : « La musique a très longtemps été le phare de la culture populaire occidentale, ce rôle incombe désormais au cinéma et au sport. Personne ne se réveille plus en rêvant de devenir rock-star ! Si l’on regarde l’avènement de la pop music jusqu’à aujourd’hui, David Bowie en est l’un des artistes les plus novateurs. Bien qu’il se soit toujours défendu de faire du rock, il restera de lui ce qu’il est et prétendait déjà devenir en 1973 dans sa chanson Cracked Actor : la dernière rock-star. » Nous voilà rassurés.

Allez découvrir les archives exceptionnelles retraçant la carrière de David Bowie au Groninger Museum. Et pour tous les amateurs d’art, découvrez Pop Art d’Eric Shanes publié aux éditions Parkstone International.

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