
Alphonse Mucha : l’Art Nouveau est arrivé !
Si la simple évocation du nom de Mucha ne vous donne pas envie de siroter un verre d’absinthe en terrasse d’un bistrot à Montmartre par un bel après-midi de printemps, c’est que vous ne connaissez sûrement pas le monsieur.
Alphonse Mucha est né en République tchèque en 1860, déjà doté d’un solide instinct artistique puisqu’il se mit au dessin dès le plus jeune âge. Comme tous les enfants me direz-vous, mais de la part du fils d’un huissier de justice, c’est tout de même pas mal.
Refusé par l’Académie des Beaux-Arts de Prague (quel don pour dénicher les talents !), le voici qui arrive à Paris en 1887 pour rejoindre l’Académie Julian et se lancer dans la réalisation d’affiches publicitaires et d’illustrations de magazines. Un hasard des plus complets le fait travailler sur une affiche de la célèbre actrice Sarah Bernhardt, qui plut tellement à cette dernière qu’elle engagea Mucha pour un contrat de 6 ans. C’est le début de la gloire pour celui qui s’avèrera être l’une des plus grandes personnalités de l’Art Nouveau. Les figures féminines attrayantes et sensuelles de Mucha, ses décors inspirés de la nature, son goût du grandiose et du luxuriant feront de l’artiste Tchèque le chouchou du Paris de la fin du XIXe, et le « style Mucha » sera victime de très nombreux plagiats.

Accueilli à bras ouverts aux États-Unis, les quelques années qu’il y passera au début du XXe siècle se révèleront des plus décevantes pour Mucha. Lui qui avait l’intention de peindre une série de toiles monumentales appelée L’Épopée slave découvrit que ses peintures créaient bien moins d’engouement que ses affiches. Il était temps pour le fervent patriote tchèque de retourner définitivement dans son pays natal en 1913, à la veille de la Première Guerre mondiale.
L’ironie veut que Mucha ait créé un style éminemment personnel pour ses affiches parisiennes en leur donnant un charme slave indéfinissable, et cependant cosmopolite. Pourtant, malgré son talent pour jouer de l’exubérance du style Art Nouveau, il passa le restant de sa carrière à se vouer à la peinture patriotique, un exercice impersonnel et sans grande valeur artistique. Après que la Tchécoslovaquie ait obtenu son indépendance à la fin de la guerre, Mucha conçût les nouveaux timbres-poste, billets de banque et autres documents officiels pour sa nation naissante. Alphonse Mucha mourut le 14 juillet 1934, à Prague.

Le regain d’intérêt pour le style Art Nouveau dans les années 1960, avec l’envol des reproductions de Mucha aux couleurs psychédéliques sur les pochettes de disques, acheva la consécration de l’artiste en associant immanquablement son nom à la culture fin de siècle à la parisienne.
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Image de couverture: Rêverie, 1897. Lithographie mise en couleur, 72,7 x 55,2 cm. Mucha Trust.


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