
Il n’est jamais trop tard : bonne année à tous !
Je ne sais pas vous, mais chaque début d’année, un tableau composé de douze colonnes s’installe dans mon esprit. Chaque mois est ponctué de couleurs différentes avec des événements prévus (mariage, naissance), des dates précises qui reviennent chaque année (anniversaires), deadlines (fin d’une année scolaire ou d’un contrat), et pour finir, des dates événements qui ne sont ni prévues ni récurrentes, mais qui correspondent à des objectifs personnels. Comme par exemple aller voir une exposition à Portland ou Mexico (on peut toujours rêver).
En dehors de nos petits ou grands objectifs personnels, 2014 est une année historiquement importante. Que cela nous touche tout particulièrement ou non, 2014 est la date d’anniversaire du début de la Première Guerre mondiale. C’est un fait.
J’avais déjà écrit un article sur les œuvres d’artistes durant la Première Guerre mondiale, qui démontrait la difficulté des artistes d’appréhender et de raconter avec leur propre compréhension, l’incompréhensible. Aujourd’hui, plutôt que de parler d’esthétisme, je vais me pencher sur la notion d’influence entre la France et l’Allemagne, les avants–gardes, l’expressionnisme, le post-impressionnisme… au tournant du XIXe et XXe siècles. Qui influence qui ? Et surtout par où commencer ?

Si je commence avec l’Allemagne, les prémices de l’expressionisme prennent vie sous les traits du groupe Die Brücke en 1905 à Dresde. Il comprend entre autres ; Nolde, Kirchner, ou encore Pechstein. Ce mouvement s’explique en quelques mots : expression libre, le fond plutôt que la forme, et enfin, une volonté de rassembler tout ce qui n’est pas traditionnel, donc académique.

Cependant, il parait que Nolde était influencé par les œuvres de Van Gogh (mort déjà depuis 1890), mais aussi de Gauguin. Donc l’influence d’un peintre, membre d’un groupe d’expressionisme allemand est influencé par un allemand qui s’était exilé en France, mais aussi de Paul Gauguin, un français et ami de Van Gogh (vous suivez ?).

Emil Nolde, Autoportrait, 1917.
Vincent van Gogh, Autoportrait au chapeau de paille et sarrau de peintre, 1887, Amsterdam, Vincent van Gogh Museum.
Karl Schmidt-Rottluf, Autoportrait, 1906, Seebüll, Stiftung Seebüll Ada & Emile Nolde.
Cependant, vous n’entendrez jamais que Van Gogh, ni même Gauguin d’ailleurs, était un peintre expressionniste. Il fréquente les milieux impressionniste, fauve, ou bien post-impressionniste et souhaite créer une communauté de peintres : il papillonne de gauche à droite, prend un peu de pointillisme, puis un peu de contour fauve pour finir par réaliser un chef-d’œuvre comme La Nuit étoilée.

La nuit étoilée sur le Rhône, 1888.
Peinture à l’huile.
Musée d’Orsay, Paris.
Au même titre que Munch, il va annoncer l’expressionnisme en servant de référence à un art qui se veut être l’expression d’un ressenti vis à vis d’un monde brutal. En effet, qui mieux que ces deux artistes pour incarner la souffrance morale ?
À la question, « l’expressionnisme allemand est-il allemand ? », j’ai bien envie de dire non. L’expressionisme, comme son nom l’indique est l’expression d’un mal être qui englobait une génération d’artistes face à un danger imminent, il y a de cela maintenant un siècle exactement.
En cinquième position sur ma bucket list de l’année 2014, l’exposition De Van Gogh à Kirchner et Kandinsky, vous offrira surement une explication plus scientifique, plus picturale, ou même plus personnelle des échanges entre artistes français et allemands à l’aube du XXe siècle. Cette exposition se tient au musée des beaux-arts de Montréal, du 11 octobre 2014 au 25 janvier 2015. En attendant le mois d’octobre, je vous invite à vous pencher sur le cas Van Gogh à travers ses nombreuses lettres à paraître chez Parkstone International dès le mois de mars. Vous pouvez également trouver nos précédents ouvrages portant sur la vie et les oeuvres de Van Gogh en format ebook.


You must log in to post a comment.