
Shelley’s Art Musings – L’atelier mystérieux d’Anselm Kiefer à Barjac
J’ai récemment écrit à propos d’Anselm Kiefer, mais si vous n’avez pas lu l’article, vous pouvez le trouver ici. Je parle de l’intérêt de l’artiste, de son travail et de son parcours.
L’œuvre de Kiefer a gagné en popularité depuis une exposition à l’Académie Royale en 2014, où il a également reçu le titre d’académicien honoraire, mais les gens s’interrogent souvent sur le sens de son art. On n’est pas particulièrement aidé par l’artiste lui-même, car il pense que l’art peut être difficile pour le public et le créateur, ne menant pas toujours à une signification concluante, et que nous devriez trouver quelque chose de différent en lui chaque fois que nous le regardons.
L’œuvre de Kiefer peut sembler écrasante et impénétrable pour les débutants, mais il semblerait que ce n’est pas seulement son art qui est comme ça.
A Barjac, en France, Kiefer a un atelier. Il y a des tours en béton coulé provenant de conteneurs maritimes qui se profilent à l’horizon, tandis qu’en dessous se trouve une ruche de tunnels. Sur ce domaine de 32 hectares, on trouve de grandes maisons de verre qui abritent des sculptures, mais Kiefer a depuis déménagé son atelier à Paris, laissant cette partie de son œuvre vieillir avec les éléments de la nature.

On dirait le pays des merveilles des fans de Kiefer, mais il n’est malheureusement pas ouvert au public. L’atelier a été construit sur le site d’une ancienne usine de soie, et avec des tours géantes et des serres, des réservoirs et un avion peuvent être vus à gauche sur les bords de l’herbe du domaine. Cela va de pair avec certains des thèmes de Kiefer de la Seconde Guerre mondiale et le traitement épouvantable des gens à l’époque.
Comme je ne peux pas visiter cet atelier, la recherche s’est avérée intéressante pour cet article, car il n’y a pas de site web direct pour l’atelier ou l’artiste, donc j’ai dû prendre mes décisions sur quoi écrire à partir de ce que les autres ont écrit et notamment un documentaire intitulé ” Over your cities will grow grass ” (Au-dessus de vos villes poussera de l’herbe) de Sophie Fiennes.
Ce que j’ai trouvé très intéressant, c’est le témoignage de deux personnes qui ont essayé de visiter ce studio. Ils se sont heurtés aux mêmes problèmes que moi alors qu’ils essayaient de trouver l’endroit exact, pour découvrir qu’il n’est documenté nulle part en ligne. Ils l’ont finalement trouvé en utilisant ‘google maps’ pour comparer le paysage à partir de photos qu’ils avaient vues du studio.
Après avoir essayé de localiser le studio, ils se sont rendus sur les lieux pour découvrir que tout l’endroit était entouré de barbelés (il aurait dit qu’il s’agissait d’une clôture électrique, mais des tests ont prouvé le contraire) et de quelques chiens de garde sur le site.
L’endroit a été abandonné à l’exception d’une cabane de garde qui semblait occupée, mais l’habitant ne voulait pas parler.
A travers les buissons, les visiteurs ont pu voir les tours, qui ont l’air d’avoir été méticuleusement conçues, mais Kiefer a dit qu’elles ne l’étaient pas vraiment et qu’elles tombaient tout le temps (c’est peut-être une des raisons pour lesquelles cet endroit n’est pas ouvert au public, car c’est un véritable piège mortel…).
Il semble que la création de “La Ribaute” n’ait pas été très bien accueillie par la population locale, en particulier par les chasseurs de la région, car il y avait des problèmes d’intrusion une fois que Kiefer a pris le contrôle du terrain. Une partie des pièces d’art a été volée, non pas pour les revendre (bien que cela aurait valu une fortune), mais simplement pour le démanteler, créant ainsi la destruction des biens. En 2008, Kiefer a fini par quitter ce studio pour le donner à la population et n’y est pas retourné. Depuis, personne n’a vraiment décidé quoi en faire. Pour moi, c’est un triste gâchis.

Kiefer a dit de lui-même qu’il n’a pas de style particulier et qu’il est toujours en mouvement, ce qui est évident dans l’œuvre qu’il produit. Sa grande utilisation des matériaux est le reflet de son malaise créatif, c’est pourquoi ce studio est si fascinant, car il combine tant de ses différents thèmes. Chacun avec sa propre vision de la vie et des souvenirs futurs du passé.
Dans le vaste studio se trouve une pièce construite avec des conteneurs similaires aux tours. Kiefer a dit qu’il aurait aimé voir cette pièce se déplacer, que le bâtiment glisse ou s’effondre, car ce serait une merveilleuse surprise pour son art. Cela me dit qu’il ne s’agit pas seulement du fait que le produit fini soit un moment dans le temps, mais aussi de la vie et de la dégradation de la pièce. C’est peut-être une autre des raisons pour lesquelles Barjac a été abandonné. Pour voir ce qui se passe quand la nature suit son cours dans son travail.

L’âge et la transformation est un thème clé, qui résonne avec ses autres œuvres qui explorent la Seconde Guerre mondiale et le traitement des personnes. C’est peut-être le processus de guérison de cet artiste de grande envergure.
A l’heure actuelle, l’avenir de Barjac est inconnu, mais Kiefer pense que rien dans la vie n’est laid. Tout tient une beauté, donc pour lui la décadence de cette exposition de masse, fermée, ne peut qu’apporter une lumière et une beauté nouvelles à ce qu’il lui reste.


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