
Le sens et la spiritualité poétiques de l’architecture gothique anglaise
– Crédit vidéo : Vidéo de la cathédrale de Ambient_Nature_Atmosphere de Pixabay.
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre La splendeur de l’architecture gothique anglaise (ISBN: 9781783108923) écrit par John Shannon Hendrix, publié par Parkstone International.
L’enjeu de ce livre est d’étudier et de célébrer la richesse de l’architecture gothique anglaise, dans son usage des matériaux, de la lumière, de l’espace, des motifs et textures et de la couleur. Les cathédrales et églises d’Angleterre figurent parmi les plus beaux monuments du monde. Elles présentent moins de splendeur matérielle, mais plus de spiritualité et d’expérience intime. Se trouver à l’intérieur de l’un de ces bâtiments est sans égal : il est possible d’atteindre un sentiment de plénitude par les sens, une stimulation intellectuelle qu’apportent les structures complexes et leurs motifs, et une spiritualité à laquelle ces espaces sont dévoués. Cette architecture est unique et possède une richesse supérieure à la plupart d’autres monuments, notamment les plus modernes.

Ici, elle est plus à même d’atteindre son potentiel qu’ailleurs : celui de créer une expérience épanouissante, dans laquelle l’homme est en relation avec la nature et le divin. Elle parle à la fois aux sens et à l’esprit. Elle constitue l’une des architectures les plus poétiques, et l’une qui allie le mieux la poésie aux aspirations de l’architecture. Dans ce livre, ses détails sont présentés en tant qu’ensemble, que myriade de variations autour d’un même thème qui constitue une extraordinaire expérience architecturale.
Le développement de l’architecture gothique anglaise tout au long du Moyen Âge, de 1180 à 1540, est relativement homogène et cohérent. Sa quasi-totalité contribue à la même mission, la même utilisation particulière d’éléments sémantiques, avec des variations surprenantes et novatrices, et partage les mêmes intentions expressives. Le fil conducteur est l’intention d’exprimer une idée poétique à travers la juxtaposition d’éléments géométriques non structuraux aux géométries structurelles de l’architecture. Sa caractéristique unique, les réseaux linéaires, les motifs de surface, les articulations géométriques et les interpénétrations spatiales contribuent à la création d’une architecture dans laquelle la forme contredit la fonction, résultant en une expression poétique. Pour que l’architecture devienne art, la forme doit contredire sa fonction puisque l’architecture, à la différence des autres arts, ne saura être libre et indépendante de sa fonction.

Les cathédrales et les églises de l’architecture gothique anglaise figurent donc parmi les plus grandes réalisations de l’architecture en tant qu’oeuvres d’art dans l’histoire de l’architecture. Tous les bâtiments contribuent à l’expression d’une idée cohérente représentant la théologie, la philosophie et l’épistémologie (la scolastique) de l’Angleterre médiévale. Les bâtiments sont conçus comme des catéchismes, comme des modèles tridimensionnels dans le but didactique de représenter et de communiquer à tout le monde des idées de base sur l’homme et Dieu. Ces concepts de la structure de l’univers, de l’Être et de l’entendement imprégnaient la culture de l’Angleterre médiévale et ont contribué de 1180 à 1540 à une expression culturelle homogène en particulier dans l’architecture de la cathédrale. Elle avait été ourdie comme une réponse à l’air du temps, au zeitgeist de l’époque ; il y avait peu de place pour une expression artistique individuelle ou pour la créativité. Il en résulte une représentation durable dans la forme bâtie.
L’architecture est présentée par ordre chronologique en commençant à la fin du XIIe siècle et s’achevant en point d’orgue au début du XVIe siècle. Le développement chronologique est divisé en périodes, les périodes de référence étant établies par Thomas Rickman dans son ouvrage Une Tentative de distinguer les styles d’architecture en Angleterre en 1815. Nous avons : le gothique primaire (1180-1250), le gothique décoratif (1250-1290), le gothique curvilinéaire (1290-1380) et le gothique perpendiculaire (1380-1540). Les noms donnés aux périodes par Rickman ne sont pas exhaustifs, ni d’une exactitude complète par rapport à leur architecture, mais ils suffisent à donner un nom et des repères à ces périodes. Les chapitres sur les périodes de l’architecture gothique anglaise examinent les détails de vingt-quatre cathédrales et églises en Angleterre.

Le chapitre Le Gothique primaire présente les développements architecturaux de Canterbury, Wells, Lincoln, Winchester, Ely, Beverley, Chester, York, Salisbury, Worcester, Southwell et Gloucester. La cathédrale de Canterbury est la première cathédrale gothique pour laquelle le travail de Guillaume de Sens et de Guillaume l’Anglais marque une rupture avec le style normand ou le style roman, et au sein de laquelle des formes et méthodes qui exerceront une influence tout au long de son développement sont inventées. La première phase de la construction de celle de Wells, y compris la nef, s’est déroulée simultanément à Lincoln.
Les deux bâtiments représentent deux points de départs divergents de Canterbury, mais chacun reproduit cependant une architecture gothique anglaise distinctive : Wells dans son homogénéité et Lincoln dans son syncrétisme. À Lincoln, les transepts situés à l’est et à l’ouest montrent l’influence de Canterbury dans une approche expérimentale des relations spatiales, et dans la variété de matériaux utilisée. La rosace du transept ouest, Dean’s Eye (l’OEil de l’évêque), est le premier grand exemple de vitrail dans une cathédrale gothique.

La cathédrale d’Ely est la première à montrer l’influence de Lincoln dans les détails de la façade ouest et sur le porche de Galilée, en particulier par le chevauchement des doubles arcades. La partie orientale de Winchester, la chapelle de la Vierge, montre l’influence de Lincoln au début du XIIIe siècle. Nous retrouvons aussi l’arcade à chevauchement dans la cathédrale de Beverley, avec des fûts en marbre de Purbeck et des arcatures ajourées, qui font apparaître des purifications à Lincoln.
La hauteur du transept commencé vers 1220, situé sur le côté sud de la cathédrale de York, est semblable à celle de Lincoln et de Beverley, tout comme les élévations de l’arrière-choeur de Worcester, construit dans les années 1220, dont les voûtes sont des voûtes d’ogives à doubleaux provenant de Lincoln. Les motifs des élévations de l’arrière-choeur sont repris dans celui de Worcester…

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