Contes barbares, 1902. Huile sur toile, 131,5 x 90,5 cm. Museum Folkwang, Essen. Jeune Fille à l’éventail, 1902. Huile sur toile, 91,9 x 72,9 cm. Museum Folkwang, Essen.
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Gauguin : Contes Barbares

La vie de Paul Gauguin n’est plus un secret. Né à Paris en 1848, il passe une partie de son enfance au Pérou. De retour à Paris, c’est en tant que courtier en bourse qu’il débute sa carrière et qu’il commence à fréquenter les impressionnistes auprès de qui – grâce à l’aide de son mentor Camille Pissarro – il exposera ses premières toiles. Il abandonne alors sa vie bourgeoise pour se consacrer à l’art. C’est en Bretagne auprès d’Émile Bernard que son style s’affirme. Synthétisme, symbolisme, primitivisme, japonisme : la peinture de Gauguin se définit par des aplats de couleur, la pureté des formes, la bi-dimensionnalité et la recherche de la pureté originelle. Puis Gauguin part à Arles où il retrouve Vincent Van Gogh, celui avec qui il échangea ses idées sur l’art dans une importante correspondance. Gauguin, qui trouve la civilisation occidentale de plus en plus corrompue, décide de partir pour Tahiti, à la recherche du paradis perdu :

« Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l’influence de la civilisation. Je ne veux faire que de l’art simple ; pour cela j’ai besoin de me retremper dans la nature vierge, de ne voir que des sauvages, de vivre leur vie, sans autre préoccupation que de rendre, comme le ferait un enfant, les conceptions de mon cerveau avec l’aide seulement des moyens d’art primitifs, les seuls bons, les seuls vrais. »

Contes barbares, 1902. Huile sur toile, 131,5 x 90,5 cm. Museum Folkwang, Essen.  Jeune Fille à l’éventail, 1902. Huile sur toile, 91,9 x 72,9 cm. Museum Folkwang, Essen.
Contes barbares, 1902. Huile sur toile, 131,5 x 90,5 cm. Museum Folkwang, Essen.
Jeune Fille à l’éventail, 1902. Huile sur toile, 91,9 x 72,9 cm. Museum Folkwang, Essen.

Après Tahiti, il ne fit qu’un furtif retour à Paris avant d’embarquer pour les Îles Marquises où il meurt en 1903. Un an plus tôt, il peint l’énigmatique tableau Contes Barbares. Martin Schwander, conservateur à la Fondation Beyeler explique en quoi cette œuvre est impénétrable. C’est une période de trouble pour Gauguin, il a des problèmes avec les autorités tahitiennes, il est souffrant, il sent la mort approcher. Cette œuvre peut alors être considérée comme la synthèse d’une vie, d’un style. Au premier plan : deux femmes regardent le spectateur. On reconnait la femme à la chevelure rousse, c’est Tohotua, la Jeune Fille à l’éventail. Derrière elles, un homme aux yeux, aux oreilles et aux pattes de monstre est assis. C’est Meijer de Haan, son ami de la période bretonne, à qui Gauguin avait déjà donné des traits similaires dans le tableau Nirvana ou encore dans Portrait de Meyer Haan. Martin Schwander pose la question « Que veut dire Contes Barbares dans ce contexte ? ».

Portrait de Meyer de Haan, 1889. Huile sur bois, 80 x 52 cm. Collection privée. Nirvana (Portrait de Meyer de Haan), vers 1890. Huile sur soie, 20 x 29 cm. Wadsworth Atheneum Museum of Art, Hartford (Connecticut).
Portrait de Meyer de Haan, 1889. Huile sur bois, 80 x 52 cm. Collection privée.
Nirvana (Portrait de Meyer de Haan), vers 1890. Huile sur soie, 20 x 29 cm. Wadsworth Atheneum Museum of Art, Hartford (Connecticut).

Un conte se définit comme un récit d’aventures imaginaires destiné à distraire, à instruire en amusant. L’adjectif barbare peut lui prendre plusieurs sens, il signifie à la fois celui qui est étranger à une civilisation, à un pays ; ou aussi, celui qui est cruel, sans humanité ; ou encore, ce qui est impressionnant, puissant, d’une beauté sauvage. Il semblerait qu’ici, le pluriel du titre prenne tout son sens. Le barbare serait à la fois cet étranger-monstre, le monde cruel qu’est l’occident et les tahitiennes, ces « beautés sauvages ». Quant au conte, il se retrouve dans la féérie du décor, la beauté luxuriante du paysage, de ses fleurs, de ses couleurs. Alors, les aspirations, les démons de Gauguin sont réunis dans cette œuvre. Le spectre de son ami mort apparaît dans ce monde qu’il estime tant. Personne ne comprend vraiment pourquoi. Il l’avait peint dans un tableau appelé Nirvana, cet état de délivrance obtenu par un renoncement au vouloir-vivre. La mort est-elle la véritable libération ? Le monde occidental hante-t-il le paradis polynésien de Gauguin ? On ne peut alors s’empêcher de penser à Mallarmé qui disait à propos de l’œuvre de Gauguin : « Il est extraordinaire qu’on puisse mettre tant de mystère dans tant d’éclat. »

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