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Marco Polo et la Route de la Soie

Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Le Livre des Merveilles (ISBN: 9781783108930), écrit par Marco Polo, publié par Parkstone International.

Deux ans après leur retour dans leur patrie, les deux frères, craignant que l’empereur des Tartares ne s’inquiétât d’un si long délai, s’en furent à Acre trouver le légat, emmenant avec eux Marco Polo, dans le dessein qu’il les accompagnât dans un si long voyage. Le légat leur donna des lettres pour l’empereur des Tartares, dans lesquelles la foi catholique était clairement expliquée ; après quoi nos voyageurs se dis posèrent à retourner en orient. Ils n’étaient que fort peu éloignés d’Acre quand le légat reçut des lettres des cardinaux, dans lesquelles on lui apprenait qu’il avait été élevé au rang de souverain pontificat. Sur quoi il fit courir après nos Vénitiens et les avertit de différer leur voyage, leur donnant d’autres lettres pour l’empereur des Tartares, et pour compagnie, deux frères prêcheurs d’une probité et d’une capacité reconnues, qui se trou vèrent pour lors à Acre : l’un s’appelait Nicolas et l’autre Guillaume de Tripoli. Ils partirent donc tous ensemble et arrivèrent à un port en mer d’Arménie. En ce temps-là le sultan de Babylone avait fait une rude invasion en Arménie et nos deux frères commençaient à appréhender leur voyage.

Maître Mîrak et son disciple Bihzâd, Ivresse mystique dans le jardin du sultan Husayn Mîrzâ Bayqarâ, 1488-1489, Marco Polo, Le Livre des Merveilles
Maître Mîrak et son disciple Bihzâd, Ivresse mystique dans le jardin du sultan Husayn Mîrzâ Bayqarâ, 1488-1489. Frontispice du Jardin des fruits ou Le Verger (Bustân) du poète Sadi. Bibliothèque nationale d’Égypte, Le Caire

Pour éviter les dangers des chemins et les sinistres aventures des guerres, ils se réfugièrent chez le maître d’un temple en Arménie ; car ils avaient déjà plus d’une fois couru des risques dans leur vie. Ils s’exposèrent cependant à toutes sortes de périls et de travaux, et arrivèrent avec bien de la peine dans une ville nommée Gleminfu, dépendant de l’empereur des Tartares. Leur voyage, effectué en hiver, avait été très fâcheux, car souvent arrêtés par les neiges et les inondations. Le roi Koubilaï, ayant appris leur retour, quoiqu’ils fussent en core bien loin, envoya plus de quarante mille de ses gens au-devant d’eux, pour avoir soin de leur fournir toutes les choses dont ils pouvaient avoir be soin.

Ayant donc été introduits à la cour, ils se prosternè rent face contre terre devant le roi suivant la cou tume du pays, duquel ils furent reçus avec beaucoup de bonté. Il les fit lever et leur commanda de lui ra conter le succès de leur voyage et de leur commission auprès du souverain pontife ; ils lui rendirent compte de toutes choses avec ordre, et lui présentèrent les lettres qu’ils avaient. Le roi fut extrêmement réjoui et loua fort leur exactitude. Ils lui présentèrent aussi de l’huile de la lampe du Saint-Sépulcre, qu’il fit serrer dans un lieu honorable. Ayant appris que Marco était le fils de Nicolas, il lui fit un fort bon accueil ; et il traita si bien les trois Vénitiens, à savoir le père, le fils et l’oncle, que tous les courtisans en étaient jaloux, quoiqu’ils leur portassent beaucoup d’honneur.

Tour d’angle de guet à l’intérieur du palais impérial de Pékin, début du XVe siècle, Marco Polo, Le Livre des Merveilles
Tour d’angle de guet à l’intérieur du palais impérial de Pékin, début du XVe siècle. Cité interdite, Pékin.

Marco se fît bientôt aux manières de la cour de l’empereur des Tartares. Et ayant appris les quatre différentes langues de cette nation, de sorte qu’il pou vait non seulement les lire, mais aussi les écrire, il se fit aimer de tous, mais particulièrement de l’empereur, lequel, afin de faire éclater sa prudence, le chargea d’une affaire dans un pays éloigné dans lequel il ne pouvait pas se rendre en moins de six mois. II s’en acquitta avec beaucoup de sagesse et s’acquit tout à fait les louanges et les bonnes grâces du prince. Et sachant que l’empereur était curieux de nouveautés, il eut soin de s’informer, dans tous les pays par où il passa, des mflurs et des coutumes des hommes, des différentes espèces et de la nature des animaux, dont il faisait après cela le rapport à l’empereur, et par où il conciliât si bien son amitié que, bien qu‘il n’eût que dix-sept ans, le roi s’en servit dans les plus grandes af faires du royaume, l’envoyant dans les différentes parties de son vaste empire.

Après qu’il eut expédié les affaires de sa commission, il employait le reste du temps à observer les propriétés des pays ; il remar quait la situation des provinces et des villes, ce qui se trouvait d’extraordinaire ou qui était arrivé dans les différents lieux par lesquels il passait, et mettait tout par écrit. C‘est de cette manière qu‘il procurât aux Occidentaux les connaissances que nous analyserons dans le second livre de cet ouvrage.

Bouddha dans la position de l’enseignement, Ve-VIe siècle ap. J.-C., période Gupta, Marco Polo, Le Livre des Merveilles
Bouddha dans la position de l’enseignement, Ve-VIe siècle ap. J.-C., période Gupta. Fresque. Grottes d’Ajanta (grotte VI), Aurangabad (Maharashtra).

Après que nos Vénitiens eurent demeuré pendant quelques temps à la cour du Grand Khan, poussés par le désir de revoir leur patrie, ils demandèrent la permission au roi de s’en retourner, ce qu’ils eurent beaucoup de peine à obtenir, parce qu’il les voyait avec plaisir. Pendant ce temps-là, Argon, le roi des Indes, envoya trois hommes considérables nommés Culataï, Ribusca et Goila à la cour du grand Koubilaï, pour lui demander une fille de sa race en mariage. Sa femme nommée Balgana, qui était morte depuis peu, avait, dans son testament, prié instamment son mari de ne se jamais remarier, hormis avec une fille de sa famille.

Ainsi, le roi Koubilaï leur accorda ce qu’ils demandaient, et choisit pour femme au roi Argon une fille de sa race nommée Gogatim, âgée de dix-sept ans, qu’il confia aux trois hommes pour la lui mener. Ces envoyés devant partir pour conduire cette nouvelle reine, et connaissant l’ardent désir que les Vénitiens avaient de retourner en leur pays, prièrent le roi Koubilaï, pour faire honneur au roi Argon, de partir avec eux et d’accompagner la reine aux Indes, d’où ils pourraient continuer leur voyage vers leur pays. L’em pereur, pressé de leur sollicitation et de la demande des Vénitiens, leur accorda, quoique à regret, ce qu’ils demandaient…

Baie d’Ha Long, Vietnam
Baie d’Ha Long, Vietnam.

En savoir plus sur Marco Polo ici :

Système universitaire de documentation

Bibliothèque du Congrès

Archives de littérature du Moyen Âge

Internet Speculative Fiction Database

Curlie

Maison de Marco Polo à Venise, près de l’église de San Giovanni Grisostomo

National Geographic Marco Polo

Glasgow Museums

Smithsonian

National Museum of Asian Art

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