Parade de la flotte de la mer Noire en 1849, 1886
Art,  Artist,  Français

Ivan Aïvazovski et les peintres russes de l’eau

Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Ivan Aïvazovski et les peintres russes de l’eau (ISBN: 9781783102976) écrit par Vladimir Loukonine et Anatoli Ivanov, publié par Parkstone International.

Voici plus de cent ans déjà qu’Ivan Aïvazovski demeure l’un des peintres russes les plus populaires. Rares sont ceux qui réussirent, de leur vivant, à acquérir une telle célébrité, comme l’a connue Aïvazovski dès ses débuts. Sa renommée était exceptionnelle et totale. Ses tableaux provoquaient l’admiration des peintres, des connaisseurs et d’un large public. Dans les années 1840, le nom de l’artiste, qui venait juste de terminer ses études à l’Académie, était déjà largement connu en Russie et même au-delà des frontières. Il était membre de plusieurs acadé mies étrangères et fut le deuxième peintre russe (après Oreste Kiprenski) ayant eu l’honneur de voir son autopor trait aux cimaises de la Galerie des Offices à Florence.

Ce succès était amplement mérité, car il n’y avait alors aucun maître capable de peindre, avec tant de conviction et de brio et aussi avec une telle liberté, les diffé rents états de la mer. Aïvazovski n’était pas seulement un peintre de marines par profession, il connaissait parfaitement la mer et l’aimait avec ferveur. Si au cours de sa longue carrière il fit des paysages, et m’me des portraits, ce n’était que pen dant de courtes périodes. Jusqu’au der nier jour de sa vie, il resta fidèle au genre qu’il avait choisi : peindre la mer.

La Grande Rade de Kronstadt, 1836, Ivan Aïvazovski et les peintres russes de l'eau
La Grande Rade de Kronstadt, 1836. Huile sur toile, 71,5 x 93 cm. Musée Russe, Saint-Pétersbourg.

Les peintres de marines se divisent en trois catégories : ceux qui vivent à la mer, avec la préoccupation de rendre fidèlement le spectacle qu’ils ont sous les yeux ; ceux qui habitent une plage plusieurs mois de l’année et copient du rivage ou du quai d’un port les effets ou les incidents qui les frappent ; les paysagistes qui peignent par hasard la mer ou s’en servent pour agrémenter un tableau, lui donner de la profondeur. Les peintres de marines deviennent rares, parce que la peinture de mer est très ingrate et qu’elle ne profite guère à son interprète.

Les amateurs recherchent peu les tableaux de marines, et lorsqu’un peintre atteint quelque célébrité en ce genre, ils achètent son fluvre pour que le nom soit représenté dans leurs collections ; le sujet guide rarement l’acheteur. Les admirateurs de la mer se rencontrent surtout parmi un petit groupe de poètes, de lettrés et de marins.

Clair de lune, 1849, Ivan Aïvazovski et les peintres russes de l'eau
Clair de lune, 1849. Huile sur toile, 123 x 192 cm. Musée Russe, Saint-Pétersbourg.

L’éducation d’un peintre de marines est des plus rudes et des plus pénibles. Pour peindre la mer, il faut avoir navigué en toutes saisons, avoir passé des journées et des semaines au large, avoir fait des études entre le ciel et l’eau, et quand on a tous les documents nécessaires on peut, au retour dans l’atelier, exécuter des fluvres vraisemblables. Il faut également savoir mettre un bateau dans l’eau : combien de tableaux où le navire, coupé par la ligne de mer, semble un joujou d’enfant posé sur une glace qui le reflète, car l’eau ne le mouille pas, il n’est pas dedans, il est posé dessus.

Il est aussi difficile de bien saisir l’anatomie des vagues et de les rendre dans leur mouvement de va-et-vient, de représenter des falaises dans leurs formes pittoresques, dans leur structure géologique. On pourrait énumérer à l’infini mille observations de cette sorte.

Constantinople au coucher du soleil, 1852, Ivan Aïvazovski et les peintres russes de l'eau
Constantinople au coucher du soleil, 1852. Huile sur toile, 121,4 x 199,1 cm. Collection privée.

Il est plus difficile de représenter la pleine mer par un beau ou mauvais temps ou de peindre des plages pittoresques, sur lesquelles on voit s’agiter un monde d’élégants, de marins, de pêcheuses de crevettes plus ou moins retroussées, jolies femmes fort agréables à voir. Les premiers tableaux exigent de grands efforts, les seconds se font aisément. En résumé, ce nÊest qu’en menant la vie des gens de mer qu’un peintre de marines apprend son métier et peut étudier sérieusement ce modèle éternellement changeant et insondable qu’on appelle l’océan.

La carrière artistique d’Aïvazovski débuta à l’époque où, en Russie, s’épanouissait le mouve ment romantique qui devait jouer un rôle important dans le développement de l’art du paysage au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Le romantisme est pré sent non seulement dans ses premiers travaux, mais dans la plus grande partie des toiles de sa dernière période. Les naufrages, les combats navals acharnés, la tempête, furent toujours ses thèmes de prédilection.

Coucher du soleil sur Yalta, 1861, Ivan Aïvazovski et les peintres russes de l'eau
Coucher du soleil sur Yalta, 1861. Huile sur toile, 67 x 89 cm. Collection privée.

Tout en restant dans la lignée des grands paysagistes russes du début du XIXe siècle, sans jamais rien imiter, ni personne, Aïvazovski créa sa propre école et sa propre tradition qui marquèrent sen siblement le genre des marines de son temps et des généra tions suivantes. On peut relever également dans son fluvre des traits appartenant aux traditions de la culture armé nienne, car il resta toute sa vie fidèle à son pays et à son people…

Les œuvres d’art présentées par Ivan Aivazovsky :

Le Palais Vorontsov à Aloupka, 1860, Ivan Aïvazovski et les peintres russes de l'eau
Le Palais Vorontsov à Aloupka, 1860. Huile sur toile, 30 x 38 cm. Collection privée.
Passage Daryal, 1862
Passage Daryal, 1862. Huile sur toile, 133 x 107 cm. Musée d’État « Pavlovsk », Saint-Pétersbourg.
Parade de la flotte de la mer Noire en 1849, 1886
Parade de la flotte de la mer Noire en 1849, 1886. Huile sur toile, 130,5 x 249 cm. Musée central de la Marine de Guerre, Saint-Pétersbourg.

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