Mr. et Mrs. Andrews, vers 1750
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Le Rococo

Crédit vidéo d’introduction : Une personne tenant une plume blanche vidéo de Cottonbro de Pexels

Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Le Rococo (ASIN: B00KHLP2L4), écrit par Victoria Charles et Klaus H. Carl, publié par Parkstone International.

C’est de manière imperceptible, au début du XVIIIe siècle, que s’opéra la transition entre le baroque et le rococo aussi appelé baroque tardif. Entamée sous la Réforme et la Renaissance, la marche victorieuse des Lumières continua son irrésistible ascension. Imperturbable, elle poursuivit son chemin depuis l’Angleterre, dès la fin du XVIIe siècle. Au cours du XVIIIe siècle, ce mouvement finit par atteindre son apogée et caractériser la vie culturelle et spirituelle de l’Europe toute entière. Les discussions sur l’art, qui formaient alors l’apanage exclusif de la cour et de la noblesse, s’étendirent à la bourgeoisie éduquée et fortunée. Les commanditaires d’édifices ou de tableaux, essentiellement issus du clergé et, dans une moindre mesure, de la noblesse, finirent par s’adresser à des particuliers exerçant à leur propre compte plutôt qu’à des artistes, auparavant rassemblés en corporations d’artisans. Il incomba dès lors aux peintres de continuer à s’orienter vers les mêmes thèmes imposés et d’exécuter des portraits ou des commandes empreintes de mythologie.

Dans le domaine de l’architecture et de la sculpture, l’étude de l’art d’un point de vue historique fut clarifiée par l’introduction des termes « baroque » et « rococo » (pour qualifier les styles prévalant respectivement de 1600 à 1720 et de 1720 à 1780 environ). L’appellation « rococo » proviendrait, semblet- il, du mot « rocaille » (coquillage) entendu dans les cercles d’immigrés en France. Après une période transitoire à la fin du XVIIIe siècle environ, le style néoclassique, imposant une simplicité en rupture avec la forme artistique rocaille, se manifesta.

Odalisque blonde, 1752, Le Rococo
François Boucher, Odalisque blonde, 1752. Huile sur toile, 59 x 73 cm. Alte Pinakothek, Munich.

Mais cette partition est assez inexacte, puisque le XVIIe siècle dans son ensemble, et notamment les architectes, avaient déjà eu un penchant pour le classicisme. La distinction n’est pas toujours très nette et par conséquent pas universellement valable, à l’instar de l’utilisation de la notion de « Renaissance » pour la peinture de l’Europe septentrionale au XVe et durant la première moitié du XVIe siècle.

En fait, la peinture néerlandaise était en opposition totale avec les aspects attribués au style baroque par les inventeurs de ce terme. Ils pensaient que les oeuvres sculptées et architecturales italiennes depuis la fin du XVIe siècle, que quelques contrées au nord des Alpes imitaient d’ailleurs, étaient celles d’un mouvement isolé de la haute Renaissance. À leurs yeux, ces oeuvres se caractérisaient par un rejet des règles du classicisme ainsi que par une exagération absurde et arbitraire de la richesse des formes.

L’Atelier du peintre, 1747-1749, Le Rococo
Pierre Subleyras, L’Atelier du peintre, 1747-1749. Huile sur toile, 79 x 64,2 cm. Gemäldegalerie der Akademie der Bildenden Künste, Vienne.

Le terme « baroque », venant qualifier les caractéristiques de cet art, impliquait en même temps une critique méprisante de l’effort artistique de tout le XVIIe xiècle. Et dans le domaine de l’art, ce terme resta longtemps une incarnation de tout ce qui était ignoble et répréhensible. En fait, à cette époque, l’art manquait d’un enracinement dans la population en général. L’accès à celuici était en effet restreint à la cour, à la noblesse et aux classes supérieures de la société. En outre, la logique de l’époque voulait que cette forme d’art disparaisse à la fin du XVIIIe siècle, balayée par les mouvements révolutionnaires.

Ce n’est que bien plus tard, vers la fin du XIXe siècle, que la confusion sur les termes du XVIIe siècle fut corrigée grâce à une réévaluation équitable des avancées historiques et à une meilleure appréciation générale des conditions socio-politiques. De manière générale, l’art dit baroque n’avait fait que refléter l’esprit de son temps dans tous les domaines.

Dans les grandes lignes, la période baroque correspond au règne de Louis XIV. Sous la Régence et pendant la première moitié du règne de Louis XV (1710 à 1774), les contours qui étaient jusqu’alors continus et vigoureux se sont mués en de fines lignes fantaisistes. Les fioritures et autres forms imitant les coquillages devinrent prépondérantes. L’asymétrie fut érigée en règle. Pour ce qui est du décor intérieur, les tons saturés et les ombres profondes furent évincés tandis que des touches claires vinrent rehausser les éléments à forte nuance dorée.

Les Princesses Louise et Friedrike de Prusse, 1796-1797, Le Rococo
Johann Gottfried Schadow, Les Princesses Louise et Friedrike de Prusse, 1796-1797. Marbre, 95 x 172 x 59 cm. Alte Nationalgalerie, Berlin.

Le retour au rectiligne, qui correspondait à une forte inclination pour les formes antiquisantes et pour la nature, conduisit tout d’abord l’art vers une période plus prosaïque à l’ère de la marquise de Pompadour (1721-1764) – qui était à l’origine, de par sa naissance, un personnage quelconque surnommné « la Poisson » – avant d’évoluer vers le « style de transition » sous Louis XVI (1754-1793).

Tout le monde admet désormais que cette forme artistique était limitée au décoratif pur. Les traits caractéristiques de l’ornementation ne se retrouvaient pas dans l’architecture. Bien que les racines de la peinture et des arts décoratifs soient liées sur le plan historico-culturel, ces deux disciplines ont des origines bien différentes d’un point de vue artistique. Pour ce qui est de l’architecture, elle connut une évolution si diverse selon les pays, que l’acception rococo ne recouvre ici la vie artistique de la première moitié du XVIIIe siècle ni dans l’espace, le temps ou le style…

Château de Ludwigsburg, 1704-1733, Le Rococo
Johann Friedrich Nette et Donato Giuseppe Frisoni, Château de Ludwigsburg, 1704-1733. Ludwigsburg.

L’une des célèbres œuvres d’art de l’art rococo :

Allégorie de la Toscane, 1706
Sebastiano Ricci, Allégorie de la Toscane, 1706. Huile sur toile, 90 x 70,5 cm. Musée des Offices, Florence.
Portrait de Katarzyna Starzenska, vers 1803
François Gérard, Portrait de Katarzyna Starzenska, vers 1803. Huile sur toile, 215 x 130,5 cm. Picture Gallery, Lviv.
Résidence de Würzburg, entrée impériale : L’Investiture d’Hérold comme duc de Franconie, 1751
Giambattista Tiepolo, Résidence de Würzburg, entrée impériale : L’Investiture d’Hérold comme duc de Franconie, 1751. Fresque, 400 x 500 cm. Würzburger Residenz, Würzburg.

Pour en savoir plus sur l’art rococo, cliquez ici :

Musée des Arts Décoratifs

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