
Raphaël – Le peintre et architecte de génie de la Haute Renaissance
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Raphael et la Rennaissace Italienne (ISBN: 9781783105076) écrit par Eugène Müntz, publié par Parkstone International.
Au milieu des Apennins, près du point d’intersection de la Toscane et de l’Ombrie, s’étend le petit duché d’Urbino, patrie du plus grand des architectes, du plus grand des peintres et du plus grand des musiciens d’Italie : Bramante, Raphaël et Rossini. Peu de contrées sont aussi riches en beautés pittoresques, non moins qu’en brusques et saisissants contrastes : des collines fertiles et riantes y alternent avec des montagnes abruptes ; tantôt des pics aux silhouettes bizarres bornent de tous côtés l’horizon, tantôt le regard plane librement sur l’immense panorama de l’Adriatique.
Dans la seconde moitié du XVe siècle, le duché d’Urbino était gouverné par une dynastie aussi vaillante qu’éclairée, les Montefeltro. Le duc Frederico, qui mourut en 1482, une année avant la naissance de Raphaël, avait étonné toute l’Italie par ses exploits et par sa magnificence. C’était un capitaine de premier ordre, digne élève de Niccolò Piccinino, et adversaire presque toujours heureux de cet odieux Sigismond Malatesta que l’exécration publique avait surnommé l’ennemi de Dieu et des hommes. Les Montefeltro, il ne faut pas se le dissimuler, faisaient profession de vendre leur épée au plus offrant ; c’étaient des « condottieri » dans toute l’acception du terme. (Ce fut un véritable euphémisme que le titre de gonfalonier général de l’Église, décerné plus tard par le pape Jules II au fils de Federico.) Mais personne n’apportait dans ses engagements plus de loyauté, plus de dignité, d’esprit de suite. Federico surtout alliait un caractère chevaleresque aux plus rares aptitudes militaires.

Aussi sa cour devint-elle le rendez-vous de tous les jeunes nobles italiens qui désiraient se perfectionner dans le métier des armes, en même temps que dans les connaissances nécessaires aux hommes d’État. C’est surtout par la protection accordée aux lettres et aux arts que Federico da Montefeltro a bien mérité de son siècle et de la postérité. On était dans l’âge d’or de la Renaissance. Par la sincérité de ses convictions, par la grandeur de ses sacrifices, le duc de Montefeltro a marqué sa place à côté des deux plus nobles champions de cette Première Renaissance, dont nous venons d’esquisser le programme ; le pape Nicolas V et le roi Alphonse V de Naples dit le Magnanime. Rio, dans son ouvrage De l’Art chrétien, infiniment trop systématique, n’a pas eu tort d’élever le prince urbinate au-dessus des Médicis : Federico l’emporte sur eux par son désintéressement.
On a de la peine à se figurer que les encouragements prodigués aux idées nouvelles par ces banquiers si pressés d’asservir leur patrie fussent exempts de calcul. Mais lui, le héros populaire, qu’avait-il besoin de recourir à de pareils artifices pour conquérir l’affection de ses sujets ? C’était du plus profond de leur coeur que les citoyens d’Urbino lui criaient en le rencontrant : Que Dieu te conserve, seigneur ! « Dio ti mantenga, signore ! » Le biographe de Federico, le libraire Vespasiano da Bisticci, rapporte des preuves éloquentes de son amour pour la littérature, les sciences, les arts. Il nous montre son héros consacrant des sommes énormes, trente mille ducats d’or, à la création d’une bibliothèque.

Fait digne de remarque : Federico partageait les préjugés de bon nombre de ses contemporains contre l’imprimerie, dont les productions commençaient à se répandre en Italie ; il se serait cru déshonoré en donnant place sur ses rayons à des ouvrages imprimés. Le fils de Federico, Guidobaldo (1472-1508), continua les glorieuses traditions de son père. Élevé par le savant Martinengo, il montra dès ses plus tendres années d’étonnantes dispositions pour l’étude. Les lettres, les arts, trouvèrent en lui un protecteur fervent. Sa bravoure, sa sagesse ne le rendirent pas moins cher à ses sujets. Son épouse, Élisabeth de Gonzague, fille du marquis de Mantoue, achevait, par sa beauté, sa grâce, de consolider une domination si joyeusement acceptée de tous.
L’histoire de la famille de Raphaël nous est connue dans ses moindres détails. Les Santi étaient originaires d’un bourg situé à quelque distance de la capitale, Colbordolo. Dès le commencement du XIVe siècle vivait dans cette localité un personnage du nom de Santi. Un descendant de celui-ci, le bisaïeul de Raphaël, Pietro ou Peruzzolo, exerçait, un siècle plus tard, dans le même bourg, la profession de marchand. Après le pillage de sa maison et de ses champs en 1446 par le tyran de Rimini, le féroce Sigismond Malatesta, la crainte de voir se renouveler de pareils désastres décida Peruzzolo à se fixer dans la place forte d’Urbino. Il y vint demeurer en 1450, et y mourut en 1457. Son fils était, comme lui, marchand de biens ; il tenait également un magasin dans lequel il vendait toute espèce de denrées ; du blé, de l’huile, des clous, des cordages, de la colle, etc. Ses spéculations semblent avoir été heureuses. Il réunit assez d’argent pour acheter en 1463, moyennant la somme de deux cent quarante ducats, une maison, ou plutôt deux maisons juxtaposées. Cette modeste habitation était destinée à une célébrité bien grande : c’est là que Raphaël vint au monde.

Au XVIIe siècle, un architecte d’Urbino, Muzio Oddi, devenu propriétaire de l’un des deux corps de bâtiment, marqua par une plaque commémorative le lieu où était né le plus grand des peintres. Dans une belle inscription latine il oppose l’exiguïté de cette demeure aux souvenirs impérissables qui s’attachent à elle. En 1873, la moitié droite de l’ancienne maison a été achetée, en même temps que la maison attenante, par l’Académie royale d’Urbino, qui s’est occupée, avec le soin le plus louable, de restaurer cette demeure historique et d’en faire un musée consacré à la gloire de Raphaël…
Quelques-uns des chefs-d’œuvre présentés :



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