
La Renaissance : la re-naissance de l’art, de la connaissance et de la culture
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Les Peintures de la Renaissance (ISBN: 9781683257042), écrit par Victoria Charles, publié par Parkstone International.
Pour toute l’économie européenne, la Renaissance est une époque primordiale. Au XVe siècle, les grandes familles d’Europe, comme les Médicis à Florence, participent activement au développement du commerce international. Et, conjointement à l’accroissement des richesses provenant du commerce, l’art connaît une nouvelle opulence, notamment grâce aux techniques et aux matériaux innovants dont il dispose. Dans les années 1440, Johannes Gutenberg élabore, en Europe, l’imprimerie typographique, un système d’impression plus efficace et meilleur marché que la xylographie.
Parallèlement, les peintres se détournent de la peinture a tempera, faite à base d’oeuf, au profit de la peinture à l’huile. Filippo Brunelleschi découvre les principes de la perspective, méthode révolutionnaire qui, simulant un espace tridimensionnel, permet de pallier le manque de relief des tableaux moyenâgeux. Puis, l’année 1452 donne naissance à celui qui, éternellement, incarnera l’homme de la Renaissance, l’humaniste, le savant et artiste au génie incomparable, Léonard de Vinci.

Le XVIe siècle marque l’apogée de la Renaissance. L’âge d’or débute avec la Réforme protestante, lorsque Martin Luther publie, en 1517, ses Quatre-Vingt-Quinze Thèses et que Jean Calvin tente de réformer officiellement l’Église catholique. Ces mouvements entraînent la fondation du protestantisme, qui met l’accent sur la foi personnelle plutôt que sur les doctrines ecclésiastiques. L’invention des caractères d’imprimerie mobiles par Gutenberg, au siècle précédent, ayant permit de rendre la Bible accessible à tous, la connaissance des Écritures constitue une particularité notoire de la Réforme protestante.
Dans un même temps, au cours des années 1530, la Réforme anglaise, soutenue par le roi Henry VIII, amène également à la rupture avec le dogme romain, puis à la formation de l’Église d’Angleterre. Dans ce contexte tumultueux, l’Église catholique réagit en prenant des mesures extrêmes pour exercer un contrôle sur la foi, à travers le Saint-Office et l’Inquisition, et en réunissant le concile de Trente (1545-1563) qui institue la Contre-Réforme.

Créateur de talents, la Renaissance a offert à l’histoire de l’art les plus grands noms tels que Botticelli, Raphaël ou Léonard de Vinci dont l’opulente productivité tapisse aujourd’hui les murs des musées du monde entier.
Les Incontournables
Léonard de Vinci (né à Vinci en 1452, mort au Clos-Lucé en 1519)
Léonard passe la première partie de sa vie à Florence, la seconde à Milan et ses trois dernières années en France. Le professeur de Léonard est Verrocchio, d’abord orfèvre, puis peintre et sculpteur. En tant que peintre, Verrocchio est représentatif de la très scientifique école de dessin ; plus célèbre comme sculpteur, il crée la Statue équestre de Bartolomeo Colleoni à Venise.
Léonard de Vinci est un homme extrêmement attirant physiquement, doté de manières charmantes et de grandes capacités intellectuelles. Il est très versé dans les sciences et les mathématiques, et possède aussi un vrai talent de musicien. Sa maîtrise du dessin est extraordinaire, manifeste dans ses nombreux dessins, comme dans ses peintures relativement rares. L’adresse de ses mains est au service de la plus minutieuse observation, et de l’exploration analytique du caractère et de la structure de la forme.

Léonard est le premier des grands hommes à désirer créer dans un tableau une sorte d’unité mystique issue de la fusion entre la matière et l’esprit. Maintenant que les Primitifs ont conclu leurs expériences, poursuivies sans relâche deux siècles durant, il peut prononcer les mots qui serviront de sésame à tous les artistes du futur dignes de ce nom : peindre est un acte intellectuel, una cosa mentale. Il enrichit le dessin florentin en intensifiant la perspective de champ par un modelage de l’ombre et de la lumière que ses prédécesseurs n’ont utilisé que pour donner une plus grande précision aux contours.
Cette technique est appelée sfumato. Cette merveilleuse maîtrise du dessin, ce modelé et ce clair-obscur, il les utilise non seulement pour peindre l’aspect extérieur du corps, mais aussi, comme personne avant lui, pour explorer une part du mystère de sa vie intérieure. Dans sa Monna Lisa, sa Sainte Anne et ses autres chefs-d’oeuvre, il ne se contente pas d’utiliser le paysage comme un ornement plus ou moins pittoresque, mais bien comme une sorte d’écho de cette vie intérieure, un élément constitutif de cette harmonie parfaite. Se fiant aux lois toujours assez récentes de la perspective, ce docteur en sagesse académique, qui, à cette même époque, pose les bases de la pensée moderne, substitue à la manière discursive des Primitifs le principe de concentration qui est le fondement de l’art classique. Le tableau ne nous est plus présenté comme un agrégat presque fortuit de détails et d’épisodes.

C’est un organisme dont tous les éléments, lignes et couleurs, ombres et lumières, composent un subtil entrelacs convergeant vers un noyau spirituel, voire sensuel. Dans Monna Lisa, Léonard de Vinci dépeint la quintessence de l’univers et de la femme, éternelle idée de l’homme et symbole de la beauté parfaite auquel il aspire. La nature est évoquée ici par un magicien dans tout son mystère et sa puissance. Derrière le charmant visage, calme, derrière le front, juvénile et pourtant méditatif, apparaissent des montagnes, des glaciers, de l’eau et des rochers. Dans cette très petite portion de surface peinte, se dévoile une vaste révélation, à côté de l’éternel féminin, de notre planète, notre mère la Terre. Léonard de Vinci ne se préoccupe pas de l’aspect extérieur des objets, mais bien de leur signification intérieure et spirituelle.
Albrecht Dürer (né à Nuremberg en 1471, mort à Nuremberg en 1528)
Dürer est le plus grand artiste allemand et le plus représentatif de l’esprit germanique. Comme Léonard, il est très versé dans les sciences et les mathématiques, et son don pour le dessin est extraordinaire. Il est plus réputé pour ses gravures sur bois et sur cuivre que pour ses peintures.
Dans les deux pourtant, l’adresse de la main est au service de l’observation la plus minutieuse et de la structure de la forme. Dürer ne posséde cependant pas la sensibilité de Léonard pour la beauté abstraite et la grâce idéale ; au lieu de cela, il est habité par une profonde gravité, et une inventivité plus dramatique. Dürer admire beaucoup Luther et, dans son OEuvre, on retrouve les aspects les plus puissants de la doctrine du réformateur. Nuremberg, sa ville natale, est devenue le point névralgique de l’impression en Europe et le principal distributeur de livres du continent.

Par conséquent, l’art de la gravure sur bois et sur cuivre est très encouragé. Dürer sait tirer tous les avantages de cette situation. La Renaissance en Allemagne est un mouvement plus moral et intellectuel qu’artistique. Albrecht Dürer demeure aussi profondément germanique que l’est, avec son sens tumultueux du tragique, son contemporain Mathias Grünewald, un visionnaire fantastique, hostile à toutes les séductions italiennes. Comme Léonard, Dürer se situe aux confins entre deux mondes, celui de l’ère gothique et celui de l’âge moderne, et à la frontière entre deux formes d’art, étant graveur et dessinateur plus que peintre.
Pour mieux connaître ce sujet, continuez cette passionnante aventure en cliquant sur: Amazon US, Amazon UK, Amazon Australia, Amazon French, Amazon German, Amazon Mexico, Amazon Italy, Amazon Spain, Amazon Canada, Amazon Brazil, Amazon Japan, Amazon India, Amazon Netherlands, Kobo, Google, Apple, Overdrive, Ellibs, Scribd, bol.com, Adlibris, Librairi L’Eau Vive, FNAC, Academic Books, The Great British Book Shop


You must log in to post a comment.