
L’art de l’Asie Centrale – Un patrimoine culturel avec ses mosquées, mausolées, madrasahs et minarets
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre L’art de l’Asie Centrale (ISBN: 9781783108954) écrit par Vladimir Loukonine et Anatoli Ivanov, publié par Parkstone International.
L’Asie centrale, territoire historique où la nature joue de contrastes sans commune mesure ailleurs dans le monde, regroupe traditionnellement quatre républiques de la Communauté des Etats Indépendants : le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan, qui s’étendent de la mer Caspienne aux frontières de la Chine.
On y rencontre d’immenses déserts de sable, des vergers florissants, des vignobles, des montagnes enneigées et des vallées verdoyantes. On peut également y admirer d’antiques cités abandonnées, des villages traditionnels ainsi que des villes modernes fières de leur passé plusieurs fois millénaire et qui comptent de célèbres monuments. Foyer de civilisations successives et de cultures multiples, cette vaste région possède aujourd’hui un exceptionnel patrimoine architectural, artistique et artisanal. Déjà à l’âge de bronze et au début de l’âge de fer, l’Asie centrale rivalisait avec l’Orient classique, qui s’étendait de la Mésopotamie à l’Inde, par son savoir-faire et l’adresse artisanale de ses peuples.

Au VIe siècle avant notre ère, elle fut en grande partie conquise par la puissante dynastie des Achéménides puis, au IVe siècle, par l’armée d’Alexandre le Grand. Deux invasions qui lui donnèrent un élan artistique considérable.
La période comprise entre le Ie-IIIe siècle avant notre ère et le Ie-IIIe siècle de notre ère fut alors marquée par l’apparition de puissants royaumes : celui des Gréco-bactriens, celui des Kushâns, qui comprenait la Bactriane et les terres s’étendant au-delà de l’Amou-Daria jusqu’à l’Indus et au Gange, et celui des Kangas, qui réunissait le Kharezm, la Sogdiane et les territoires se trouvant au nord de celle-ci. Le développement social et intellectuel de ces royaumes jeta les bases d’un essor culturel complètement nouveau sur l’ensemble des terres qu’ils contrôlaient.
Si le développement des arts de l’Asie centrale fut étroitement lié à celui des régions voisines, cette époque fut marquée par une conjonction d’influences : hellénistique, indo-bouddhique et persane au sud tandis que, dans le nord-est et les territoires du centre, les Saces et les Scythes laissaient l’empreinte de leurs propres traditions. Mais les artistes locaux ne se contentaient pas de copier des formes et des motifs qui leur étaient étrangers : modifiant au gré de leur sensibilité les images et les sujets issus de cultures étrangères, ils les retravaillaient selon leurs procédés ancestraux et conformément à leur sens de l’esthétique et à leur idéologie.

C’est ainsi qu’ils donnèrent naissance à un art neuf et profondément original, au seuil du IVe siècle de notre ère. L’effondrement des empires antiques de l’Asie centrale et leur invasion aux IVe-Ve siècle par les nomades venus du nord prédéterminèrent l’établissement d’un système social nouveau, une féodalisation intensive et la constitution d’un grand nombre de principautés semiindépendantes. Ce fut l’époque de la domination des riches propriétaires terriens, dont les innombrables forteresses étaient dispersées dans les plaines et les montagnes.
Une des particularités de ce nouveau système social fut la formation d’une culture médiévale spécifique : dans les villes, encore peu nombreuses, se développèrent des métiers artisanaux touchant aux divers domaines de l’art. Le morcellement politique favorisa la conquête de la contrée par les Arabes et sa soumission, à partir des VIIe et VIIIe siècles, au pouvoir du califat. C’est à cette époque que toute la région comprise entre l’Amou-Daria et la Sémirétchié (Le pays aux sept rivières) prit le nom de « Mareva-un-nahr ». Le sud du Turkménistan actuel forma une partie de la province du Khorassan et seul le Kharezm conserva son ancien nom. Une partie du patrimoine fut détruite pendant cette période : peintures murales, sculptures et représentations figuratives contraires aux lois des ornements à arabesques. Mais, en même temps, bien des aspects de la vie artistique furent influencés par la culture musulmane.

Aux Xe-XIIe siècle, l’art connut une fois encore de brusques changements. Les traditions antiques furent délaissées, le développement de la peinture monumentale et de la sculpture se trouva stoppé et l’on vit apparaître un style ornemental-décoratif commun à tous les pays islamiques. L’architecture et les arts appliqués devinrent les supports principaux de la création, tandis que, sur le plan politique, les seigneurs locaux, bien que soumis nominalement au califat, s’étaient mis à gérer leurs états en toute indépendance dès les IXe-Xe siècle.
Enfin, au début du XIe siècle, à la suite d’une vague d’invasions turcomanes, les dynasties turkmènes s’affirmèrent dans ces régions. Cette période favorisa la croissance des villes et le développement de la culture urbaine, dont Merv, aujourd’hui abandonnée, Samarcande, Khiva et Boukhara restent quelques-uns des symboles. Jusque vers 1150, l’architecture de l’Asie centrale était restée monochrome.

Au milieu du XIIe siècle, la brique bleue glaçurée commença à être utilisée et des progrès considérables furent faits dans l’art de la construction et de l’ornementation décorative. Mais une nouvelle parenthèse, ouverte par l’invasion tartaro-mongole du début du siècle suivant, vint tarir ce développement pendant une centaine d’années…
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