
Les arts d’Islam ne sont pas les arts d’une nation ou d’un peuple, mais celui d’une religion…
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Arts d’Islam (ASIN: B016XN122M), écrit par Gaston Migeon et Henri Saladin, publié par Parkstone International.
En moins d’un siècle, la conquête arabe, qui s’étendit d’une poussée formidable sur tout l’Orient, sur l’Afrique du Nord et sur l’Espagne, bouleversa le cadre social de tous les peuples asservis en imposant une religion, une organisation, des moeurs et des habitudes nouvelles. Une seule discipline s’étendit par la vertu d’une foi unique. Sur les anciennes provinces romaines, encore épuisées par les conquêtes des barbares, sur ces pays ruinés, déchirés par les querelles des sectes chrétiennes, s’éleva un monde nouveau, le monde musulman, qui fut, pendant des siècles, un monde plus civilisé que la plupart des pays d’Europe. Mahomet avait promis à ses croyants la possession des royaumes du monde. La jouissance des biens terrestres fut regardée comme un présent et une récompense, non comme un bonheur méprisable indigne de l’homme religieux. Aussi les souverains musulmans cherchèrent à s’entourer de luxe et à orner leurs villes et leurs palais. Le faste des califes devint proverbial et leur empire vit s’élever de toutes parts des monuments splendides, d’une richesse et d’un luxe qui sont restés légendaires en Orient.

Mais cet art n’était pas original dans son essence, il ne l’était que par l’expression nouvelle que lui demandaient les nouveaux maîtres de l’Asie et de l’Afrique. La civilisation musulmane, à laquelle ont travaillé tant de peuples différents, n’est pas purement arabe. Elle est aussi, suivant les modèles dont elle s’est inspirée et les milieux où elle a grandi, grecque, persane, syrienne, égyptienne, espagnole, hindoue. S’il faut faire la part de tous, il faut admettre que, sans avoir été jamais exactement définie jusqu’ici, celle des Arabes est la plus grande. De tant d’éléments divers, fondus en un amalgame homogène, ils ont su faire naître une civilisation qui porte la marque de leur génie. On doit ajouter au fonds commun d’inspiration des premières oeuvres d’art musulmanes l’art de l’Arabie heureuse (l’actuel Yémen). Le premier effet de la conquête islamique fut de provoquer une sorte de fusion de l’art oriental avec l’art occidental.
Dans ce vaste monde islamique auquel ils imposèrent leurs habitudes nomades par le pèlerinage de la Mecque, il se produisit un continuel travail d’unification, de transmission et de métissage, contexte propice au renouvellement des arts. Le monde musulman riche et puissant fit ainsi revivre dans toute la Méditerranée, sur les routes des caravanes, dans la mer Rouge, le golfe Persique, un commerce considérable. Dans les longues périodes de paix, sous les grands califes, le luxe et la richesse des particuliers permit une grande facilité d’échanges. Partout s’organisèrent d’immenses bazars dans les grandes villes, les caravansérails, même au milieu des déserts. La marine musulmane fut la concurrente des marines byzantine et italienne. Rien ne put être plus profitable au renouvellement et à la propagation des formes artistiques. Le contraste est extraordinaire entre la splendeur des premiers siècles du mahométisme et la barbarie du monde chrétien qui s’étendit jusqu’aux croisades.

Chose singulière, tandis que Rome ne parvint jamais à imposer ses traditions artistiques aux peuples conquis, au contraire, dès les premiers temps de l’hégire, les arts des peuples vaincus influencèrent le peuple conquérant. En effet, Rome n’imprima réellement le caractère de sa civilisation qu’aux peuples barbares qu’elle subjugua. La Grèce, la Sicile, l’Égypte, l’Asie Mineure ne se romanisèrent jamais complètement au point de vue artistique. L’Islam subjugua, au contraire, des peuples dont la civilisation lui était partout supérieure. Il y rencontra donc partout des arts qu’il transforma pour son usage.
Si dans les premiers temps, les arts islamiques possédèrent une parenté manifeste avec les arts persans et byzantins, une évolution régulière leur permit de devenir un art complet et original dans toutes ses formes. Cet art fut caractérisé par la grande diversité des formes et des décors, selon les pays et les époques. Le vaste champ d’étude des arts de l’Islam s’étendit ainsi de l’hégire en 622 jusqu’au XIXe siècle. Le territoire couvert fut immense, s’étendant de l’Espagne jusqu’à l’Inde. Ce ne furent pas moins de quarante-deux dynasties qui régnèrent sur trois continents mais qui eurent en commun une certaine unité stylistique due aux déplacements des artistes, des commerçants, des commanditaires et des oeuvres. L’emploi d’une écriture commune dans l’ensemble du monde islamique et la mise en valeur particulière de la calligraphie renforcèrent cette idée d’unité. Ainsi, les arts de l’Islam ne furent pas uniquement religieux mais plutôt l’une des bases de cette civilisation.

Trois mosquées et bâtiments célèbres :



En savoir plus sur l’art islamique ici :
Bibliothèque nationale de France
Musée des Tissus et des Arts décoratifs
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