
Kunst des Islam – Pracht des Islam
Crédit vidéo de fin : vidéo du mouvement du cycle de la mosquée islamique de Muhammad Rahad (RAHADstudio) de Pixabay
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Arts d’Islam (ASIN: B016XN122M), écrit par Gaston Migeon et Henri Saladin, publié par Parkstone International.
L’Inde est si éloignée du centre géographique de I’Islam que l’architecture musulmane y a subi l’influence de l’art florissant qui y était implanté depuis des siècles. Le continent indien, peuplé de races très diverses, constitue un monde particulier. Une civilisation religieuse étendue a donné à l’art hindou une vie puissante et originale.
Les premières conquêtes musulmanes datent de 712. L’Inde, envahie par sa frontière du nord-ouest, ne présentait, au point de vue politique, que des états divisés, sans cohésion ni force. Comme en Afrique, la conquête musulmane se lit par invasions successives de tribus d’origine différente, pour se terminer par la fondation d’empires sérieusement organisés et de l’exploitation des vaincus infidèles. Les conquérants, après avoir soumis la vallée de I’Indus, se heurtèrent aux monts Aravalli qui les rejetèrent sur le Gange. Les capitales successives s’échelonnèrent de l’ouest à l’est, et la domination effective même des Grands Moghols ne dépassa guère la Nerbudda.

Le premier royaume musulman fut celui des Ghaznévides turcomans, fondé vers la fin du Xe siècle, avec Ghazni pour capitale. Il réunit le Pendjab, le Moultan, le Gouzarat et le Cachemire jusqu’au Gange. Delhi devint la capitale des Afghans Ghurides, après la destruction de Ghazni (1152). Elle est à son tour pillée par Tamerlan, en 1398, dans sa conquête stérile de l’Inde. Bâbur (1483-1530) établit enfin un empire solide sur les débris des derniers royaumes musulmans de l’Inde. C’est alors sous la dynastie des Grands Moghols qu’un style particulier, où les formes persanes dominent, s’introduit dans l’Inde du Nord. L’Islam mit ainsi beaucoup de temps à s’implanter dans l’Inde dont il n’acheva du reste jamais la conquête.

La religion de Mahomet y trouvait en effet un terrain bien moins favorable qu’en Afrique ou en Asie occidentale où le judaïsme et le christianisme avaient façonné les peuples au monothéisme. Déjà la Perse, foyer d’une religion et d’une civilisation religieuse antérieure vivaces, avait opposé une résistance plus sérieuse et avait rapidement adopté le schisme des Chiites. En Inde, seuls les peuples de la frontière du nord-ouest acceptèrent volontiers la propagande religieuse nouvelle. Partout ailleurs le génie sémitique resta incompris, étranger. Il fallut pour y implanter solidement l’islamisme la violence de la conquête armée, et surtout l’établissement durable d’un puissant empire musulman, d’une organisation très supérieure à celle des califats d’Orient ou d’Occident et, à plus forte raison, des premiers états musulmans de l’Inde. Bâbur et ses successeurs, les Grands Moghols, apportèrent dans leur façon de gouverner une unité de vues, un sentiment de l’autorité et de l’administration remarquables. Ils créèrent de toutes pièces une langue nouvelle, l’hindoustani, qu’ils imposèrent administrativement.
L’architecture musulmane de l’Inde se divise ainsi en deux périodes bien distinctes : l’une antérieure à l’empire des Grands Moghols, l’autre postérieure à la fondation de cet empire.

Dans la première, les conquérants se servent des architectes et des procédés locaux, se contentant d’apporter quelques formes nouvelles, comme l’arc aigu dans les façades. On reconnaît surtout dans les monuments de cette époque l’influence du style jaïna. On y retrouve les traditions de la construction en bois, du procédé d’empilage, d’encorbellement, de linteaux horizontaux et de piliers formés par la juxtaposition de madriers verticaux. Les voûtes y sont plutôt une série de plafonds superposés et à dispositions concaves. Les artistes locaux mirent au service des nouveaux maîtres leurs méthodes d’ornementation, leurs traditions, mais le rigorisme musulman en supprima radicalement la statuaire. Ils supprimèrent d’ailleurs d’innombrables statuettes.
Dans la seconde, avec les Grands Moghols, se dessine nettement l’influence persane, facilitée par les nombreuses relations antérieures de la Perse avec l’Inde. Aussi, le style des monuments si imposants qu’ils ont laissé se rattache si étroitement à l’architecture musulmane de la Perse qu’on pourrait le considérer comme une variété de l’école persane…

En savoir plus sur l’art islamique ici :
Bibliothèque nationale de France
Musée des Tissus et des Arts décoratifs
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