
Une sélection représentative d’ICÔNES du XIe siècle à la fin de la période baroque
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Icônes (ASIN: B016XN1574), écrit par Nikodim Pavlovich Kondakov, publié par Parkstone International.
Parmi toutes les formes d’art graphique, l’icône occupait la première place dans la vie quotidienne des Russes. Si l’on fait abstraction des anciennes fresques de Novgorod, dès le XIVe siècle, l’icône devient la principale forme d’expression de la pensée religieuse et du sentiment populaire. Plus tard, lorsque la fresque céda le pas à la peinture d’icônes, ces dernières constituèrent l’unique symbole de la foi. Étant donné l’importance de son rôle et son inspiration byzantine, l’icône russe vient s’inscrire dans la continuité d’une grande tradition artistique et son évolution offre un exemple unique d’artisanat d’art.
Par ses aspects décoratifs, sa composition singulière, la sévérité de son style, l’idéalisme et la profondeur spirituelle de la pensée religieuse qu’elle véhicule, l’icône peut être comparée aux premières manifestations d’art religieux d’Europe de l’Ouest.

Par ailleurs, l’historien de l’art ne doit pas oublier que la peinture de chevalet n’est rien d’autre que l’héritière de l’icône, et il doit s’efforcer de se forger une idée claire du style artistique incarné par l’icône russe, afin de comprendre les traditions historiques à l’origine de cette image qui, aujourd’hui encore, en font partie. Enfin, l’icône russe a existé pendant une longue période, depuis le début du XVIIIe siècle à nos jours, en tant qu’artisanat ou produit kustár’.
En tant que telle, elle mérite toute l’attention des historiens de l’art. Les problèmes soulevés par l’interprétation historique des formes d’artisanat d’art étant souvent difficiles et complexes, on en a donc longtemps évité l’étude. Il est grand temps que l’archéologie russe s’intéresse à la peinture d’icônes et retrace les cinq siècles de l’histoire de ce phénomène artistique si singulier. Deux siècles d’oubli, débutant avec le règne de Pierre le Grand, ont détourné le peuple russe de l’ultime période florissante de la peinture d’icônes et ont détruit bien plus de spécimens que tous les incendies ou les dévastations des villes de Moscovie.

Grâce aux inventaires, nous savons parfaitement que les cathédrales, monastères et maisons particulières russes regorgeaient d’icônes, et combien les Moscovites révéraient les icônes anciennes et saintes. Nous savons de façon plus précise encore que, depuis le XVIIIe siècle, les icônes anciennes n’ont pas cessé de disparaître des églises russes. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les églises de Moscou étaient pleines d’antiques objets cultuels. Les monastères regorgeaient d’icônes « votives » et « festives » et les chapelles de panneaux représentant les saints du calendrier (Menaea).
Lorsque le peuple commença à s’en désintéresser, à les oublier et à ne plus en prendre soin (elles nécessitaient un entretien constant), on les mit au rebut – et cela entraîna la destruction des plus beaux spécimens. Face à cet anéantissement, on vit surgir toutes sortes d’imitations sur des feuilles d’étain (fólezhnoe), des contrefaçons, du papier, ainsi que des artéfacts de la plus vile nature.

La peinture d’icônes se cachait au plus profond du pays : à Souzdal et dans le canton de Souzdal, des peintres d’icônes commencèrent à fonder des agglomérations telles que Mstera, Palekh et Holoui, mais parmi celles-ci, Palekh et Holoui avaient déjà adopté le style « franc » et la peinture « naturaliste » (zhívopis’). La petite Russie posséda dès le XVIIe siècle des icônes « naturalistes » assez brutes : la virtuosité du talent de Borovikovski mobilisa l’attention générale…

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