
Bikini ou Burkini – L’Histoire du Bikini
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Bikini Story (ASIN: B016XN127W), écrit par Patrik Alac, publié par Parkstone International.
Nous le voyons dans des couleurs éclatantes, bigarré ou d’un uni décent, en matière synthétique, en laine ou en lycra, taille basse ou taille haute, en tanga ou en string, en petits rectangles cachant les seins et collant comme des feuilles à la peau ou bien d’une construction complexe et de plusieurs épaisseurs formant comme une carapace devant la poitrine. Avec ses deux petits bouts d’étoffe de forme triangulaire, il ne fait pas grande impression quand il est sur un cintre, mais sur le corps, c’est une métamorphose.
Ces deux bouts de tissu insignifiants prennent des formes et des courbes inattendues comme si on leur insufflait la vie. Bien tendus sur la peau, ils montrent leurs motifs, ornements et inscriptions. Un petit bout de métal quelconque relève soudain la signification jusqu’alors cachée d’une partie du corps en l’ornant et la mettant en valeur. Le bikini révèle son véritable moi quand on le porte. Voici la caractéristique particulière de ce vêtement.

Il y a peu d’autres produits de l’industrie de la mode qui sont liés à tant d’idées préconçues. En effet, le bikini fait partie des mythes de notre quotidien. Tout comme une voiture rapide donnerait à son conducteur un grisant sentiment de pouvoir, comme une carte de crédit en or donnerait à son propriétaire l’impression de possibilités infinies, le bikini est un de ces objets qui possède une aura. Lorsque nous le mettons au contact de notre corps, il nous transmet une partie de cette magie dont nous l’avons doté et change notre univers.
Quand une femme met un bikini, elle ne revêt pas simplement un maillot de bain, elle porte un objet magique qui la transforme, elle et son entourage, comme le fait la baguette dans les contes de fées. Elle devient ainsi spectatrice de sa propre vie. Les nouvelles capacités qu’elle acquiert grâce au bikini la transportent dans un monde de possibilités qui se différencie totalement du monde quotidien où tout est ennuyeux. Mais pour qu’elle puisse pénétrer ce monde, il faut qu’elle se rende à un lieu bien précis dans lequel cette métamorphose pourra s’accomplir.

Ce lieu, c’est le paysage balnéaire qui s’étend le long des côtes et qui met hors fonction les lois et les règles valables dans le quotidien. Nous connaissons tous parfaitement ce paysage balnéaire, il est irremplaçable. Toutefois, il a fallu du temps pour l’établir et pour lui accorder ce maillot de bain merveilleux et extravagant.
Les premières plages comparables aux nôtres apparaissent à la fin du XIXe siècle. Jusqu’alors la mer était quelque chose de mystérieux et d’incompréhensible. Chantée par les aèdes de l’Antiquité, la mer est presque entièrement tombée dans l’oubli pendant le Moyen Âge, époque qui a transformé le monde en un endroit obscur, tourné vers l’intérieur. La mer était un élément malsain et dangereux, habité par des monstres qui guettaient les humains. Aussi les habitants des côtes construisaient-ils leurs maisons à l’intérieur des terres pour se protéger des « vapeurs nocives » et des « forces démoniaques » de la mer.

Cette croyance en la malédiction de certains lieux tous liés à l’élément de l’eau s’est prolongée jusqu’au début du XIXe siècle. C’est ainsi, par exemple, qu’on a attribué des « vapeurs néfastes » au Colisée de Rome. Les « promenades à Rome » de Stendhal en font souvent mention et dans « Daisy Miller » de Henry James, l’héroïne du même nom meurt après une nuit de folie passée dans l’ancien amphithéâtre.
Le contact de la mer n’était conseillé que dans le cas de maladies incurables. On a longtemps pensé que cette inconnue ouvrait la porte sur le néant ou qu’elle était une frontière anguleuse la séparant du monde des humains. Aussi la considérait-on comme un espoir de dernier ressort. Le remède habituel conseillé contre la rage au XVIIe siècle illustre tout à fait cette croyance. Il fallait tout simplement se jeter trois fois dans la mer.

Au XIXe siècle, on commence à conseiller les cures au bord de la mer. Les qualités thérapeutiques des eaux salées et mouvementées sont pressenties et elles sont prescrites contre l’anémie, les maladies nerveuses, l’asthme, les maladies de peau ou pour une convalescence suite à des fractures et des foulures. Cependant, ces cures ont des règles bien définies. Ainsi, il faut tremper ses pieds exactement cinq minutes à un endroit peu profond et proche du bord tout en faisant des mouvements souples, puis il faut s’avancer avec courage dans l’eau et s’immerger d’un seul coup en s’efforçant de garder la même position, si possible sans remuer. Il faut, par la suite, sortir rapidement de l’eau et récupérer une circulation sanguine normale en faisant des mouvements lents sur la plage…

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