
L’Art bouddhiste en Thaïlande et dans les pays d’Asie du Sud-Est
Crédit vidéo Bouddha : Statue de Bouddha vidéo de Klaus Hausmann de Pixabay,
Crédit vidéo de fin : Vidéo de méditation yoga et bouddhisme de Julius H. de Pixabay.
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre 1000 Bouddhas de Génie (ASIN: B00T8VNYNM), écrit par T.W. Rhys Davids Ph.D. LLD. and Victoria Charles, publié par Parkstone International.
Vers 500 avant J.-C., dans une cité appelée Kapilavastu, située sur les rives de la rivière Rohini dans ce qui est aujourd’hui le Népal, se trouvait une tribu nommée les Sakyas. La rivière montait 60 ou 80 kilomètres au nord de leur village dans les saillies de l’imposante Himalaya, dont les pics immenses tranchaient dans le bleu clair du ciel indien…
Le Bouddhisme en Thaïlande
Quasiment toute la population thaïlandaise suit les préceptes du bouddhisme theravada, puisque le bouddhisme thaï s’est intégré aux autres croyances populaires comme les croyances ancestrales, ainsi que des aspects des religions chinoises provenant de la population thaïchinoise. Les temples bouddhistes en Thaïlande sont caractérisés par des stupas dorés. L’architecture bouddhiste en Thaïlande est très similaire à celle d’autres pays du sud-est de l’Asie, comme le Cambodge ou le Laos, avec lesquels la Thaïlande partage un héritage culturel et historique. Trois forces majeures ont influencé le développement du bouddhisme en Thaïlande. L’influence la plus visible est celle de l’école de bouddhisme theravada, importée du Sri Lanka. Bien qu’il existe des variations locales et régionales importantes, l’école theravada offre la plupart des thèmes importants du bouddhisme thaï.

Selon la tradition, le pali est la langue utilisée pour pratiquer la religion en Thaïlande. Les écrits sont écrits en pali, en utilisant l’écriture thaï moderne ou les anciennes écritures comme le khom ou le tham. Le pali est également utilisé dans la liturgie religieuse même si peu de thaïlandais comprennent cette langue ancienne. Le Tipitaka en pali est le premier texte religieux de Thaïlande, bien que de nombreux textes locaux fussent écrits pour résumer et simplifier le grand nombre d’enseignements que l’on peut trouver dans le Tipitaka. Le code monastique (Patimokka) suivi par les moines thaïlandais est extrait du texte en pali, ce qui a posé un point de controverse lors des récentes tentatives de réactivation du lignage des bhikkhunis en Thaïlande.
L’Art bouddhique du Vietnam
Le bouddhisme fut introduit au Vietnam au Ier siècle après J.-C. À la fin du IIe siècle, le Vietnam développa un important centre bouddhiste, communément connu sous le nom de centre Luy Lâu, aujourd’hui dans la province du nord de Baéc Ninh, à Hanoï. Luy Lâu était la capitale de Giao Chæ (ancien nom du Vietnam), et était un lieu célèbre visité par de nombreux moines missionnaires bouddhistes, pendant leur voyage de l’Inde vers la Chine, qui suivaient la route longeant la mer du souscontinent indien utilisé par les marchands indiens.

Plus au sud se trouvait le royaume du Champa qui, bien que peu connu de nos jours, fut aussi puissant et influent que le royaume khmer voisin. Il étendit son influence du IVe au XVIIe siècle et légua un art bouddhique riche et très original. En effet, bien que les influences indiennes ou javanaises se soient faites sentir tout le long de son histoire, l’art du Champa conserva toujours, volontairement semble-t-il, la trace d’un art local, empruntant les traits chams (lèvres épaisses, nez épaté et détails décoratifs très élaborés). L’apogée de l’art du Champa se situe entre le VIIIe et le XIe siècle. Pendant la période médiévale, l’influence de l’art khmer et javanais, suite à différentes invasions, vint adoucir les traits des sculptures chams. Par contre, à partir du XIVe siècle, le style se simplifia et tendit vers un alourdissement des figures, parfois comme à peine ébauchées, signe de la fin d’une ère.
L’Art bouddhique d’Indonésie
Comme le reste du sud-est de l’Asie, l’Indonésie fut fortement influencée par la culture indienne. Les îles de Sumatra et de Java dans l’est de l’Indonésie étaient le siège de l’empire Sri Vijaya (VIIIe-XIIIe siècle après J.-C.), qui utilisait sa puissance maritime pour finalement dominer toute la grande majorité de la péninsule du sud de l’Asie. Sous le règne d’une lignée de dirigeants appelés les Sailendra, l’empire Sri Vijaya adopta les bouddhismes mahayana et vajrayana. Le mouvement de l’empire répandit le style de l’art bouddhique mahayana lors de son expansion dans la péninsule du sud de l’Asie. De nombreuses statues de bodhisattvas de cette période peuvent être trouvées dans la région. Ces pièces ont pour caractéristiques une très grande finesse et une très grande sophistication technique, les figures étant représentées d’une manière incroyablement gracieuse et généralement marquées d’une expression sereine.

Java et Sumatra conservent des restes architecturaux très riches et raffinés. Le plus magnifique reste le temple de Borobudur, la plus grande construction bouddhiste au monde, construit entre 780 et 850 après J.-C. Ce temple est inspiré d’un concept bouddhiste de l’univers et représente un mandala qui contient plus de cinq cents images de Bouddha assis. Borobudur peut être vu comme l’illustration à grande échelle des écrits sacrés bouddhistes à travers une longue série de bas-reliefs.
Flux et influences des royaumes bouddhistes en Asie du Sud–Est
Du IXe au XIIIe siècle, le sud de l’Asie fut sous l’emprise de nombreux empires puissants qui devinrent extrêmement actifs dans le domaine de l’architecture et de la création artistique bouddhique. L’empire Sri Vijaya au sud et l’empire khmer au nord rivalisaient en influence, mais les deux étaient adeptes du bouddhisme mahayana et leur art représentait le riche panthéon mahayana des bodhisattvas. Le bouddhisme theravada du Canon pali fut introduit dans la région vers le XIIIe siècle en provenance du Sri Lanka et fut adopté par le nouveau royaume ethnique thaï Sukhothaï.

Selon le bouddhisme theravada, seuls les moines peuvent atteindre le nirvana, par conséquent la construction de complexes templiers joua un rôle particulièrement important dans l’évolution de l’expression artistique du sud de l’Asie. À partir du XIVe siècle, le facteur principal qui transforma l’environnement religieux fut la diffusion de l’Islam aux zones côtières du sud de l’Asie, envahissant la Malaisie, l’Indonésie et la plupart des îles comme les Philippines. Dans les régions continentales, le bouddhisme theravada continua de s’étendre en Birmanie, au Laos et au Cambodge.
L’Art bouddhique du Laos
On pense que le bouddhisme theravada atteignit le Laos entre le VIIe et VIIIe siècle après J.-C. grâce au royaume de Dvâravatî. Jusqu’au XIe siècle, le pays resta sous autorité khmer et les oeuvres d’art bouddhique qui y furent créées trahissent l’influence artistique de ce royaume, lui aussi d’obédience theravada.
Au XIVe siècle fut fondé le royaume de Lan Xang, considéré comme le premier royaume lao. Et c’est à partir de cette époque que l’on rencontra un art proprement laotien qui, malgré les influences nombreuses qu’il put recevoir de tous ses voisins (Cambodge, Vietnam et Thaïlande) proposa une réelle originalité.

La caractéristique de ces bouddhas tient au fait que les artistes lao ont cherché, comme les artistes thaïlandais de Sukhothaï en leur temps, à représenter le Bouddha comme il était décrit dans les textes. Ainsi découla une image stylisée du saint homme, image qui mit en avant ses caractères supra-humains.
Présentant un visage ovale, un nez de plus en plus busqué, et un lobe d’oreille particulièrement stylisé, ces représentations évoluèrent vers une linéarité où l’image de Bouddha apparaît mince et sinueuse. Plus tard, à partir du XVIIIe siècle, les représentations du Bouddha présentèrent un nouveau hiératisme, presque archaïque.
Aujourd’hui, des images du Bouddha sont régulièrement créées, réalisant des expressions laotiennes uniques, comme l’appel de la pluie et des positions typiquement laotiennes comme le Bouddha allongé accueillant la mort, prêt à atteindre le nirvana.
L’Art bouddhique du Cambodge
Bien qu’on ne possède aucune source concernant l’apparition du bouddhisme au Cambodge, selon la trajectoire de déplacement du bouddhisme en Asie du Sud-Est, il est probable que celui-ci soit arrivé par le Funan (premier royaume sur le territoire géographique cambodgien), vers le Ie-IIIe siècle avant notre ère.
Les quelques oeuvres bouddhistes que l’ont connaît de cette période khmère pré-angkorienne montraient une forte influence Môn du royaume voisin de Dvâravatî.
En 802, Jayavarman II unifia le royaume khmer et fonda sa capitale, Angkor, au nord du lac Tonlé. Jusqu’au règne de Jayavarman VII, cet empire khmer, hindouiste, tolèra le bouddhisme. Les oeuvres de cette époque montrent notamment un hiératisme stylisé emprunté à l’art hindou officiel. Cet art, solennel et majestueux se développa parallèlement au culte du roi-dieu, qui imposait l’idéalisation des formes, et ce, malgré la dureté des matériaux utilisés.

Si le bouddhisme fut toléré par le royaume khmer, hindouiste, après que les Chams aient saccagé leur capitale, en 1177, les Khmers, de par la décision de leur monarque, Jayavarman VII (1181-1227), connurent l’apogée de leur civilisation sous une nouvelle religion d’état, le bouddhisme mahayana. Abandonnant les canons stylisés des époques hindoues antérieures, les artistes bouddhistes insufflèrent un nouveau naturalisme empreint de sérénité, lequel donna naissance au si caractéristique sourire angkorien.
En ce qui concerne les représentations préférées des Khmers, celle du Bouddha protégé par le nâga Mucilinda eut la faveur des artistes, le nâga ayant une importance particulière aux yeux de ce pays où le serpent fait partie du mythe de création du peuple khmer.
La fin du règne de Jayavarman VII mena le pays vers le déclin. En 1431, la capitale fut prise par les Siams et le Cambodge fut vassalisé, ce qui mit un terme à l’empire khmer. Plus tard, le développement du bouddhisme theravada, qui finit par devenir majoritaire, ne permit pas à l’art cambodgien, en l’absence d’un réel patronage impérial, de renouer avec le grand art khmer.
L’Art bouddhique de Birmanie
Le bouddhisme semble avoir atteint la Birmanie (Myanmar) au même moment où il atteignait la Thaïlande. Tout d’abord d’obédience Mahayaniste, le bouddhisme birman glisssa lui aussi, à cause de l’influence sri lankaise, vers le bouddhisme theravada qu’il privilégia à partir de la période de Bagan (1044-1287). L’art bouddhique birman, suivant le bouddhisme theravada, ne propose pas une grande variété de figures mais les artistes exécutèrent un très grand nombre d’oeuvres qu’ils essaimèrent dans toute l’Asie du Sud-Est. Les croyances birmanes développèrent en effet l’idée que l’on pouvait s’acquérir des mérites en multipliant le nombre d’images de Bouddha produites. C’est ce qui explique aujourd’hui une telle prolifération d’oeuvres, ainsi que cet aspect bien spécifique de l’art bouddhique birman qui consistait à accumuler une multitude de bouddhas identiques dans le même temple (dans des niches, ou bien peints par exemple).

Deux représentations du Bouddha furent privilégiées en Birmanie. La première, la Bhumisparsamudra, peut être trouvée sur la plupart des oeuvres bouddhiques, qu’elle en soit le sujet unique, ou bien le sujet autour duquel était organisé un autre programme. La seconde est une représentation du Bouddha paré, bien que le pays ait été sous obédience theravada. Cependant, il apparaît aujourd’hui que cette intrusion dans le répertoire Mahayaniste ne fut qu’un prétexte pour les artistes en mal de variété.
En 1287, les Mongols saccagèrent la cité de Bagan, mettant fin pour un temps à l’empire birman, mais, cela n’eut pas une grande influence sur la création artistique, le bouddhisme restant, encore aujourd’hui, la religion majoritaire du pays.
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