L’Adoration des trois rois, La Vierge dans l’art
Art,  Français

La présence de la Sainte Vierge Marie dans l’art

Une personne lisant un livre vidéo de Roman Odintsov de Pexels

Le texte ci-dessous est l’extrait du livre La Vierge dans l’art (ASIN: B07C2M11PH), écrit par Kyra Belán, publié par Parkstone International.

La présence de Marie au coeur de la civilisation occidentale possède une longue histoire théologique, particulièrement mouvementée. Les érudits s’accordent sur le fait qu’aux premières heures du christianisme existaient d’autres figures féminines de la spiritualité particulièrement importantes, telles que Sophie, qui était reconnue comme la face féminine du Dieu chrétien. Hagia Sophia représentait la sagesse divine et on la célébrait à l’égal du créateur, avec le Père, le Fils et l’Esprit. Au début du christianisme, particulièrement en Europe orientale, l’Esprit Saint était perçu comme un principe féminin. Cependant, c’était généralement Sophie qu’on célébrait comme l’élément féminin du divin. La popularité de Sophie disparut progressivement à l’époque où le clergé mit en place les dogmes chrétiens. La figure de la Vierge Marie, Mère de Dieu, lui succéda.

Une des premières images de Marie, qui subsiste toujours, fut peinte aux IIe ou IIIe siècles, et se trouve dans la crypte de la Vierge au Voile, dans les catacombes de Priscilla, à Rome. Cette image la représente en compagnie d’une autre femme, en prière, et dont la position centrale peut faire penser à une des premières images de Sophie. Un autre personnage, probablement Jésus, accompagné d’un groupe d’élèves, est placé à droite de la figure centrale en prière. La Vierge Marie, tenant son enfant, se tient à la gauche de cette dernière.

La Vierge en douleur
Quentin Matsys, La Vierge en douleur. Coimbra, Rainado da Costro.

Au cours du VIe siècle, l’existence de la Mère de Dieu fut réaffirmée par le dogme religieux chrétien dans toute l’Europe, hormis l’Empire Byzantin. Cette affirmation neutralisait la menace d’une religion concurrente, celle de la Grande Déesse Isis d’Égypte. Au cours des premiers siècles après J.C., l’image de Marie était mal distinguée de celle de la Déesse Isis, dont la religion existait depuis quelques milliers d’années.

Comme la Madone, la Déesse Isis avait un fils divin, Horus, et les artistes la représentait souvent en compagnie de son précieux enfant qu’elle tenait sur ses genoux pour l’allaiter. Une de ses principales caractéristiques était celle de la mère nourricière. Elle constituait, à l’instar de Marie, une divinité clémente et aimante, entièrement consacrée au bien-être de son people.

Il existe de nombreux points communs entre les mythes de Marie et ceux d’Isis. Les deux femmes conçurent leur fils dans des circonstances inhabituelles et furent tenues pour des êtres extrêmement aimants, à l’écoute des difficultés et des prières de leurs fidèles. On vit en chacune d’elle la protectrice des enfants et des femmes en détresse, et chacune fut à l’origine d’un ensemble impressionnant de miracles. De nombreux temples en l’honneur de Marie furent bâtis sur les sites d’autres temples, anciennement dédiés à Isis. La plupart des gens virent peu de différences entre ces deux figures féminines du divin. Les premiers fidèles chrétiens perçurent leur Madone comme la nouvelle interprétation de l’ancienne Grande Déesse Isis.

La Vierge sous le pommier, vers 1530
Lucas Cranach l’Ancien, La Vierge sous le pommier, vers 1530. Huile sur toile (transposée du bois), 87 x 59 cm. Musée de l’Ermitage, Saint Pétersbourg.

La religion de la déesse Isis dura au moins quatre mille ans. Cependant, de nouvelles recherches tendent à montrer que le culte de la déesse perdura pendant plus de six millénaires. Bien qu’étant originellement une déesse égyptienne, Isis fut vénérée presque à travers l’ensemble du monde antique, touchant une partie substantielle de l’Europe. Elle était la fille d’une divinité égyptienne plus ancienne, la déesse du ciel Nut. On prenait aussi Isis pour la version plus récente de deux déesses égyptiennes qui la précédaient chronologiquement, Hathor et Sekhmet. Comme la Grande Sekhmet, Isis était une déesse du soleil, et comme Hathor, elle possédait des pouvoirs lunaires. Un grand nombre de symboles, parmi lesquels des plantes et des animaux, furent utilisés par les artistes pour représenter ses nombreuses facettes.

Un grand nombre de ces symboles fut plus tard incorporé dans l’iconographie de la Vierge Marie. En 431, le concile chrétien d’Éphèse, au coeur de l’Empire Byzantin, déclara la Vierge Marie Theotokos, c’est-à-dire Porteuse de Dieu. Cet événement fut suivi d’un accroissement de la production artistique autour de ses images. Même si un grand nombre d’icônes de Marie fut plus tard détruit en raison de la lutte théologique qui bouleversa le christianisme au VIIe et au VIIIe siècles, quelques unes furent miraculeusement épargnées. Le clergé d’Europe orientale reconnaissait à ses empereurs le statut de chef de l’Église, et en 726, Léon III, un empereur byzantin, engagea un mouvement appelé Iconoclasme. Ceux qui étaient à l’origine du mouvement craignaient en effet que la population ne vénérât les icônes de personnages religieux plutôt que les concepts qu’ils représentaient.

La Madone de Portlligat, 1949, La Vierge dans l’art
Salvador Dalí, La Madone de Portlligat, 1949. Huile sur toile, 48,9 x 37,5 cm. Marguette University, Milwaukee, Wisconsin. Haggerty Museum of Art.

Au VIIIe siècle, le mouvement iconoclaste bannit toutes les images sacrées de l’Empire Byzantin, alléguant que les fidèles adoraient des images concrètes au lieu de vénérer des êtres spirituels. Cependant, cette décision fut annulée définitivement au cours du siècle suivant, et la création d’icônes dédiées à la Vierge Marie reprit avec ferveur.

Ce livre offre au lecteur quelques unes des meilleures productions artistiques liées depuis des siècles au culte de Marie.

Les oeuvres d’art furent créées par des individus divers qui essayèrent de transmettre et d’expliquer, à partir de leurs différents points de vue et manière d’user du langage visuel, la profondeur des sentiments et des convictions de leur culture à l’égard de cette Mère Suprême…

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