
L’art de La Guerre – Les batailles les plus célèbres, de Gettysburg à Kyiv en Ukraine
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre L’art De La Guerre (ISBN: 9781783108763) écrit par Victoria Charles et Sun Tzu, publié par Parkstone International.
Alors que la plupart des batailles présentées dans cet ouvrage ont été choisies pour leur rôle dans l’histoire de la civilisation, la sélection est également clairement régie par les « tableaux ». Cela signifie qu’une partie des conflits, malgré l’absence de la majorité des critères auxquels d’autres batailles doivent une place dans ce livre, a été choisie parce que leur représentation artistique contribue à la compréhension de la finalité de la guerre qui a inspiré l’oeuvre d’art. En supposant que l’art de la guerre n’est pas simplement l’art pour l’art, il va de soi que la création de tableaux de bataille a toujours servi un but précis. Qu’il s’agisse de glorification, de critique, de documentation ou d’exercice de la libre expression artistique.

Il va sans dire, la représentation de la guerre a certainement évolué au fil des siècles, non seulement parce que les supports préférés ont changé, par exemple, des décorations architecturales aux mosaïques murales et aux manuscrits enluminés, mais aussi parce que la compréhension de la guerre a changé au fil des siècles. Une des rares constantes, toutefois, était et demeure la « valeur de propagande » de la représentation de la guerre. Qu’il s’agisse des peintures murales, telles que la représentation de la victoire de Ramsès II à la bataille de Qadesh, les scènes de bataille sculptées sur la Colonne de Trajan ou de la peinture à l’huile de Napoléon à la bataille des Pyramides, leur but reste le même : une glorification d’un chef militaire ou une célébration des exploits militaires. Cette caractéristique naturelle apporte aussi avec elle son lot de falsification.

À titre d’exemple, utilisons de nouveau le conflit de Qadesh : le seul récit (visuel) de la bataille qui a survécu est égyptien, et n’est donc certainement pas impartial. En outre, le relief montre Ramsès II en tant que conquérant du peuple hittite, ce qui est, historiquement parlant, peu véridique. Bien que la bataille ait eu des proportions énormes, particulièrement en tenant compte de l’époque, elle n’a pas mis fin de manière décisive au conflit entre les deux peuples. En fait, Ramsès n’était pas du tout l’architecte glorieux de la chute de l’empire hittite. Les raids constants d’une culture maritime encore peu connue ont plutôt affaibli l’empire à un tel degré qu’il ne pouvait se maintenir au pouvoir dans la région.
En revanche, Napoléon n’a pas besoin d’amplification de ses actes. Son génie militaire est incontestable, comme ses campagnes à travers l’Europe ne l’illustrent que trop bien. Les peintures de ses exploits montrent cependant un autre aspect qui imprègne les siècles de l’art de la guerre. Dans la majorité des peintures décrivant les guerres napoléoniennes, il occupe une place centrale dans la composition. La façon dont il est montré est respectueuse, parfois presque affectueuse. Il est toujours représenté comme étant calme et serein – un chef de file militaire inébranlable. Les ennemis développent dans ces peintures, une tendance à tomber à genoux ou sur le dos, en reculant d’horreur et de crainte devant ce magnifique ennemi invincible. En bref, il devient une figure messianique, guidant la France vers son destin.

Cela soulève la question de savoir si l’art inspiré par la guerre n’a jamais pu être ou ne pourrait être que purement documentaire. Comme la plupart des représentations et témoignages contemporains ont été créés ou commandés par le vainqueur, cela implique immanquablement un point de vue montrant le conflit du côté des vainqueurs dans une lumière plus favorable.
Puis, il y a aussi les représentations d’événements qui se sont produits des décennies ou des siècles plus tôt. Outre le fait que les artistes qui invoquent une scène de bataille du passé doivent compter sur des récits anciens, il y a presque toujours une raison artistique pour la reproduire : le classicisme, par exemple, est célèbre pour idéaliser l’art et l’histoire de la Grèce antique tandis que les peintres russes réalistes ont choisi des scènes de l’histoire de leur pays pour créer une esthétique patriotique célèbrant l’esprit et les réalisations du peuple russe. Cela conduit à une certaine « idéalisation » des événements, qui ignore les détails les moins agréables (ou vraiment horribles) pour se concentrer sur ce qui est perçu comme un aspect glorieux de la guerre.

Prendre un chef-d’oeuvre de la peinture d’Ilya Répine, à titre d’exemple, qui n’est en soi pas une véritable peinture militaire, mais montre une armée de cosaques bien connue jouissant d’une popularité immense dans la Russie du XVIIIe siècle : Les Cosaques Zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie (1880-1891, Musée Russe, Saint-Pétersbourg) montrent une joyeuse bande de cosaques ukrainiens autour d’une table, écrivant une lettre pleine d’humour et remplie de blasphèmes en réponse à un billet à demande qui leur avait été envoyé plus tôt par le sultan Mehmet IV. Les nobles guerriers constituent un groupe sympathique – des hommes libres, sauvages et indomptables. En outre, ils résistent à un monarque ayant clairement eu l’intention de conquérir les terres dont ils assurent la protection. Cette impression n’est néanmoins pas complète.

Alors que les Cosaques Zaporogues formaient sûrement un peloton indomptable, ils ont aussi eu un indéniable penchant pour le viol et le pillage pendant leurs raids. Bien que ce ne soit pas inhabituel pour les raids d’une armée à cette époque, cela ne correspond pas à l’impression que la peinture a essayé de créer. Le point capital n’est pas tant de condamner « l’idéalisation » des peintures militaires, mais plutôt de souligner que la perception artistique de la guerre n’implique pas nécessairement une volonté de figurer les événements exactement tels qu’ils se sont produits ou aussi véridiquement que possible, ce qui est vrai pour l’art en général – l’art étant d’intention largement individuelle et subjective, le choix du motif et de l’exécution, tout comme l’art inspiré par la guerre l’est, peut-être plus encore. Nous pouvons conclure que l’aspect documentaire de la guerre moderne est un développement récent. Cette question sera étudiée plus en détail dans la section « Les Artistes de la guerre »…
Pour mieux connaître ce sujet, continuez cette passionnante aventure en cliquant sur: Amazon US, Amazon UK, Amazon Australia, Amazon French, Amazon German, Amazon Mexico, Amazon Italy, Amazon Spain, Amazon Canada, Amazon Brazil, Amazon Japan, Amazon India, Amazon Netherlands, Parkstone International, Ebook Gallery, Kobo, Google, Apple, Overdrive, Ellibs, Scribd, Numilog, bol.com,
Academic Books, FNAC


You must log in to post a comment.