Mary Cassatt
Art,  Français

La perspective féminine : L’impressionnisme intemporel de Mary Cassatt

Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Mary Cassatt (ISBN: 9781781608456) écrit par Nathalia Brodskaya, publié par Parkstone International.

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« Déjà, j’avais reconnu quels étaient mes véritables maîtres. J’admirais Manet, Courbet, Degas. Je haïssais l’art conventionnel. Je commençais à vivre. »

Mary Cassatt

Quand, en 1866, elle arriva à Paris, elle avait vingt-deux ans. Elle n’était pas la seule. Beaucoup de jeunes Américains brûlaient du désir d’étudier à Paris. Ils arrivaient, dessinaient dans les multiples académies et ateliers libres parisiens, se retrouvaient toujours dans les mêmes cafés « américains » – ces coins de leur patrie dans une France où ils ne se sentaient pas très à l’aise – où ils parlaient en anglais ou bien, avec un accent épouvantable, en français. Au bout de quelque temps ils retournaient chez eux, pour devenir célèbres dans leur ville ou, au maximum, dans leur État. Mary ne revint pas en Amérique.

Non seulement elle resta en France jusqu’à la fin de sa vie, mais elle lia aussi son destin à l’impressionnisme, opposé à l’art officiel. À vrai dire, même dans le cercle des impressionnistes elle était considérée comme « bizarre » et restait « une impressionniste étrangère ». Mary ne peignit jamais un seul paysage, alors que c’est justement dans le paysage que naquit l’impressionnisme, qu’il mûrit et qu’il s’exprima avec le plus d’éclat. Elle limita son oeuvre pratiquement au seul genre intimiste – la représentation de la femme et de l’enfant. Néanmoins elle était dévouée à l’impressionnisme, à celui qu’elle voyait dans les tableaux de Degas, son ami et son inspirateur. C’était un honneur pour elle d’exposer avec Monet, Degas, Renoir, Sisley, Pissarro et Berthe Morisot.

Enfants dans le Jardin, 1878, Mary Cassatt
Enfants dans le Jardin, 1878. Huile sur toile, 73,6 x 92,6 cm. Collection de Mr et Mrs Meredith J. Long

Mary se joignit tout naturellement à leur groupe. Elle ne craignit pas l’impitoyable et venimeuse critique parisienne, ni l’honneur ambigu de rester parmi les refusés, et pourtant, avant son arrivée chez les impressionnistes, ses oeuvres avaient déjà été acceptées au Salon. Elle était à la fois extraordinairement douée et étonnamment travailleuse, ce que ses collègues français ne pouvaient pas ne pas apprécier. Mary Cassatt prit place parmi les meilleurs dessinateurs de sa génération. Elle travaillait en virtuose à l’huile et au pastel ; qui plus est, elle assimila des techniques graphiques difficiles et exigeantes. Son indépendance appelait le respect.

Mais ce n’est que beaucoup plus tard, à la fin seulement du XXe siècle, qu’il devint manifeste que Mary Cassatt avait accompli ce que les peintres des générations suivantes seraient appelés à faire. Elle apparut, en fait, comme le premier peintre de cette fameuse « École de Paris » qui se constitua au début du XXe siècle. Tandis que de jeunes peintres, venus d’Italie, de Russie, de Pologne, d’Espagne et du Mexique, commençaient à arriver à Paris, que les collectionneurs russes et américains devenaient les premiers acheteurs de cet art nouveau et choquant et que, dans les cafés de Montmartre et de Montparnasse, naissait la littérature de ceux qui, plus tard, compteraient parmi les plus célèbres écrivains américains, la vie de l’artiste peintre aveugle, Mary Cassatt, tirait à sa fin au Château de Beaufresne, au Mesnil-Théribus, dans l’Oise. L’énigme Mary Cassatt commence dès sa naissance.

Au Théâtre, 1878-79, Mary Cassatt
Au Théâtre, 1878-79. Pastel et gouache avec peinture. métallique sur terre de sienne, 64,6 x 54,5 cm. Collection privée

Certains biographes considèrent 1845 comme l’année de sa naissance ; sur sa pierre tombale, au Mesnil-Théribus, figure la date du 24 mai 1843. Il faut, probablement, faire confiance aux archives familiales et aux registres paroissiaux, qui donnent comme jour de naissance de Mary Cassatt le 22 mai 1844. « Je suis américaine, » disait-elle à la fin de sa vie à son biographe, « nettement et franchement américaine (…). Ma mère est aussi une Américaine, fille d’Américains. Sa famille était d’origine écossaise, émigrée en Amérique vers 1700.

Notre famille est donc établie depuis longtemps en Pennsylvanie et plus particulièrement à Pittsburgh où je suis née » (Segard Achille, « Mary Cassatt », Paris 1913). Dans les paroles de Mary Cassatt il y avait un accent de fierté. Elle s’enorgueillissait toujours de son Pittsburgh natal, ville de métallurgistes, destinée à devenir une des plus riches des États-Unis. Ses ancêtres étaient de ceux qui depuis l’an 1700 avaient rendu ces terres habitables et qui avaient remarquablement réussi. Le père de Mary, Robert Simpson Cassatt (1806- 1891), était banquier, bien que, d’après les propres paroles de sa fille, il n’eût « pas du tout l’âme d’un homme d’affaires » (ibid.).

Jeune Mère, 1900, Mary Cassatt
Jeune Mère, 1900. Huile sur toile, 92,4 x 73,7 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York

Ce père consacrait une grande partie de ses forces à l’éducation de ses enfants, et là aussi avec succès – on peut en juger d’après leur brillante réussite. Mary était la quatrième de ses cinq enfants. Son frère, Alexander Johnston Cassatt (1839-1906) qui s’occupait de l’affaire familiale, fut même Président de la Compagnie du chemin de fer de Pennsylvanie. En même temps, il fut l’un des principaux constructeurs du chemin de fer de New York. C’est notamment lui qui choisit et homologua le plan de la gare principale de New York, qui est considérée comme un chef-d’oeuvre. Tout en étant homme d’affaires, il possédait le goût et la culture d’un véritable artiste.

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