Sleeping Cupid, 1608
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Le Caravage – Le peintre de la plus grande diligence de la manière la plus exquise

Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Le Caravage (ASIN: B00J86V6XM), écrit par Félix Witting et M.L. Patrizi, publié par Parkstone International.

Si Caravage et son art restèrent dans l’oubli pendant près de 300 ans, force est de constater que, depuis le début du XXe siècle, une rédemption leur a été amplement accordée. Bien que banni (Poussin ne dit-il pas qu’il était venu pour détruire la peinture ?) et enfoui dans les méandres de l’oubli, son nom semble avoir pourtant surgi dans la mémoire collective à certains moments précis de l’histoire.‚À l’époque déjà, un contemporain de Caravage, Giovanni Baglione, avait su reconnaître l’importance de celui-ci en tant que précurseur d’un style résolument moderne. Quoique constatant chez l’artiste ce grand désir d’être à la recherche de « la ferveur publique, qui ne juge pas avec les yeux, mais regarde avec les oreilles » et d’avoir poussé de nombreux jeunes artistes à prêter attention exclusivement au coloris, et non pas à la composition des personnages, il décrit tout de même ses œuvres comme étant « faites avec la plus grande application, de la façon la plus exquise ». À cet instar, le mécène de Caravage, le marquis Vincenzio Giustiniani di Bassano (1564-1637), ne doutait pas du grand génie de l’artiste de son vivant. Dans une lettre adressée à l’avocat Teodoro Amideni, ce dernier reprend le point de vue du peintre qu’il considérait comme décisif « comme le disait Caravage, il lui en coûtait autant de soin pour faire un bon tableau de fleurs qu’un tableau de personnages » — « parmi les peintres de premier choix, nous avons notre Caravage ».

Ottavio Leoni, Portrait de Caravage, Le Caravage, Félix Witting, M.L. Patrizi
Ottavio Leoni, Portrait de Caravage. Pastel sur papier, 23,5 x 16 cm. Biblioteca Marucelliana, Florence.

Caravage peignit également pour lui son Cupido a sedere (Amour vainqueur), et, lorsque le tableau d’autel avec saint Matthieu pour la chapelle Contarelli à San Luigi dei Francesi fut refusé par la congrégation, le marquis décida de l’acquérir. Quant à l’historien d’art Giulio Cesare Gigli, il se répandit également en éloges dithyrambiques sur l’art de Caravage à propos de la pittura trionfante : « Voici ce qu’est le grand Michelangelo Caravage, un peintre grandiose, la merveille de l’art, le miracle de la nature. » Par ailleurs, au XVIIIe siècle, dans une lettre adressée à Giambattista Ponfredi, le 20 octobre 1765, le directeur de l’Académie espagnole à Rome, Francisco Preziado, décrit le peintre Caravage comme étant le fondateur d’une école à laquelle appartiennent désormais Ribera et Zurbarán. Et si la période classique vit de temps à autre surgir l’évocation de ce peintre tumultueux, ce fut plus particulièrement pendant la période romantique que se porta un intérêt ponctuel pour l’initiateur du Baroque. Le grand philosophe Schopenhauer (1788-1860) aussi lui prêta attention, mais d’un point vue d’expert, ce fut le professeur Waagen (1794-1868) qui chercha à décrire les caractéristiques de Caravage. Ensuite, d’un point de vue plus académique, ce fut l’historien d’art Manasse Unger (1802-1868) qui, dans ses Kritische Forschungen, fit des recherches sur les effets artistiques de ce peintre, et commença à rédiger une biographie de Caravage, plutôt complète pour l’époque, selon le jugement historique de J. Meyer. L’historien d’art Eisenmann chercha également à donner sens aux critiques fluctuantes concernant l’importance de l’artiste.

Quant aux historiens Woltmann (1841-1880) et Woermann (1844-1933) ils firent un portrait littéraire du peintre dans le cadre du développement historique de la peinture. Ce furent des propos rares mais graves, étrangement réservés pourtant pleins de tension, que l’historien d’art Jakob Burckhardt (1818-1897), dédicaça à l’artiste dans la première édition du Cicerone. Force est de constater qu’ils furent à peine modifiés dans les parutions suivantes. Entre-temps, des peintres comme Théodule Ribot (1823-1891) prirent entièrement parti pour le maître baroque et, d’une manière plus intentionnelle, cherchèrent à sauvegarder les théories de leur Caravage français, le maître Valentin de Boulogne. Tout ce qui resta encore à faire, dans ce domaine, fut un hommage historique, objectif, et la reconnaissance d’une dimension psychologique des œuvres de Caravage et de son art, pour arriver, au-delà de l’enthousiasme littéraire, jusqu’aux mérites éternels du peintre.

Garçon mordu par un lézard, 1593, Le Caravage, Félix Witting, M.L. Patrizi
Garçon mordu par un lézard, 1593. Huile sur toile, 65,8 x 52,3 cm. Collection Longhi, Florence.

La vie de Caravage donna donc naissance à de nombreuses interprétations biographiques, toutes dominées par la personnalité violente et extravagante du peintre. L’une de celles-ci, composée sous forme de poème, est la fameuse Notizia écrite par Mancini (dont une traduction figure ici, au chapitre 3) qui relate les événements majeurs de la vie de Caravage. Selon ce poème et d’autres sources historiques, Michelangelo Merisi naquit en septembre 1571, probablement le 29, le jour de la saint Michel archange, à Milan où travaillait son père comme contremaître et architecte de Francesco Ier Sforza, marquis de Caravaggio. La prédisposition pour la peinture dont fit preuve assez tôt l’enfant pourrait lui avoir été transmise par son père. Cela contredit les écrits de Bellori (dont une traduction figure ici, au chapitre 3) selon lesquels l’artiste, né d’un père maçon, aurait comme son contemporain Polidoro, porté dès son plus jeune âge les seaux de chaux et les enduits destinés aux fresquistes.

Il semble cependant assez probable que Michelangelo ait hérité de ses ancêtres un certain talent, bien que certains biographes aient voulu en minimiser la signification. Quoiqu’il en soit, ses parents étaient donc d’honorables membres de la cité. Son père, étant intendant du marquis, jouissait d’une protection certaine dont Caravage allait bénéficier toute sa vie. En 1576, la peste qui s’abattit sur le duché de Milan obligea la famille de Michelangelo Merisi à fuir Milan pour la petite ville de Caravaggio où l’artiste passa son enfance. Quelques mois après l’exode, Michelangelo Merisi perdit son père à l’âge six ans.

Jeune Garçon pelant un fruit (copie), vers 1592-1593, Le Caravage, Félix Witting, M.L. Patrizi
Jeune Garçon pelant un fruit (copie), vers 1592-1593. Huile sur toile, 75,5 x 64,4 cm. Collection privée, Rome.

Sept années plus tard, le 6 avril 1584, Caravage entra en apprentissage chez le peintre Simone Peterzano à Milan, où il étudia avec assiduité pendant quatre ou cinq ans, quoique se livrant déjà de temps à autre à quelques extravagances causées, dit-on, par son tempérament excessif et emporté…

Découvrez les œuvres du Caravage sur :

Contarelli Chapel, San Luigi dei Francesi

Cerasi Chapel, Santa Maria del Popolo

Cavalletti Chapel, Sant’Agostino

Palazzo Barberini

Utrecht, Caravaggio and Europe

Musée Jacquemart-André

Louvre, France

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