Lenny. Maillot de bain, été 2004, Bikini Story
Art,  Français

Un été chaud, un bikini chaud

Crédit vidéo d’introduction : Des amies en bikini marchant sur la plage vidéo de RODNAE Productions de Pexels. Crédit vidéo de fin : Modèle marchant à la plage vidéo de u_ti9zy4gcrc de Pixabay.

Le texte ci-dessous est l’extrait du livre Bikini Story (ISBN: 9781783108169), écrit par Patrik Alac, publié par Parkstone International.

Le 1er juillet 1946 une bombe atomique de 23 000 tonnes est lâchée à neuf heures du matin sur l’atoll de Bikini, situé dans le sud du Pacifique et pratiquement inconnu jusqu’alors. Elle fait sombrer une bonne demi-douzaine de navires de guerre désarmés et en endommage sévèrement au moins autant. Les conditions atmosphériques sont idéales pour le test, le ciel est découvert et il règne un calme plat. Une gigantesque colonne de fumée, d’abord d’un blanc éclatant puis orange et bordeaux s’élève au-dessus du groupe d’îles, et forme finalement une boule de feu d’un vert grisâtre. Les pilotes estiment que ce nuage de fumée devait faire 10 000 mètres de hauteur. Il est aussitôt traversé par des avions téléguidés avec à leur bord des appareils de mesure très sensibles ainsi que des animaux de laboratoire.

Il s’agit du premier test atomique officiel depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et les bombardements dévastateurs de Hiroshima et Nagasaki. Tous les quotidiens importants rapportent les essais effectués dans ce paradis de la mer du Sud et supputent qu’il s’agit là d’un acte de propagande. Les USA, seule force atomique de l’époque, voulaient montrer à leur adversaire soviétique les conséquences de cette bombe qu’ils avaient en leur possession. Des rumeurs sur l’effet dévastateur de la bombe avaient été propagées intentionnellement et nourries par les autorités qui en connaissaient la menace véritable. Mais lorsque le 2 juillet les journaux paraissent et que la terre tourne toujours dans le même sens, l’humanité constate alors avec soulagement que « la terre ne s’est pas liquéfiée, le ciel n’a pas pris feu et l’océan ne s’est pas pétrifié. » (Le Monde, 2 juillet 1946).  

Les stars et starlettes de la Metro Goldwyn Mayer en 1933 sur la plage, Bikini Story
Les stars et starlettes de la Metro Goldwyn Mayer en 1933 sur la plage. Elles portent des ombrelles, une serviette de bain et des bas bricolés avec du cellophane, censé protéger des coups de soleil.

Sur le plan militaire, excepté l’expérimentation des potentialités d’intervention maritime de la bombe atomique, ce fut un fiasco total. Seulement quelques-uns des vingt-quatre navires, que l’on avait peints en orange vif à cette occasion, ont été coulés. De plus, la bombe avait manqué son but réel, le contre-torpilleur américain « Nevada ». Les observateurs russes, invités par les Américains à assister à l’explosion sur l’atoll, quittent peu impressionnés le territoire d’essai. Un amiral américain reconnaîtra avec déception que la bombe n’est utilisable contre les navires qu’en combinaison avec une autre arme plus sûre, comme une torpille. Aussi l’effet provoqué par l’essai atomique des Américains est-il nul et le nom de « Bikini » ne fait pas le tour du monde tel un murmure empreint d’effroi.

Quatre jours plus tard, le 5 juillet, un petit scandale apparemment anodin a lieu dans une piscine publique de Paris où avait lieu un concours de beauté. Ce scandale devait rendre célèbre dans le monde entier le nom de Bikini. Un créateur de mode français, Louis Réard, profite de l’occasion pour présenter sa collection de maillots de bain. Nombre des visiteurs se trouvant autour de la piscine avaient remarqué une femme extrêmement peu vêtue et cela déjà bien avant le résultat du concours. Elle marchait à travers la foule et semblait perdue dans ses pensées.

Tandy Crown, vingt-deux ans, dans un bikini teint de fleurs, à partir de véritables chrysanthèmes pour la course Ascot, le 17 juin 1968
Tandy Crown, vingt-deux ans, dans un bikini teint de fleurs, à partir de véritables chrysanthèmes pour la course Ascot, le 17 juin 1968.

Lorsqu’elle est appelée à monter sur le podium où étaient présentées les finalistes, un murmure s’élève alors à travers les spectateurs. Ni la beauté ni la célébrité de cette femme ne sont la cause d’une telle exclamation, mais plutôt le maillot de bain spécial qu’elle porte. Il s’agit, comme pour les autres concurrentes, d’un maillot de bain deux-pièces, mais si minuscule qu’elle était presque nue (p. 19). Deux rectangles avares de tissus couvrent les seins, retenus par un fil attaché autour du cou et le bas, découpé devant en un rectangle, s’arrête abruptement à la hauteur des hanches, laissant le haut des cuisses et les hanches nues. Seul un mince fil part vers l’arrière, bien au-dessous du nombril. Aujourd’hui, cette apparition est habituelle et nous la rencontrons sur chaque plage.

Mais en cet après-midi étouffant d’été, dans la piscine Molitor à Paris, elle est perçue comme le sommet de l’impudeur et de l’obscénité. C’est l’heure de la naissance du bikini et le début d’un scandale qui va durer presque vingt ans, période qui verra la gloire d’un créateur de mode jusqu’alors peu connu qui saura se spécialiser dans les maillots de bain.

Raquel Welch dans un bikini jaune sur la plage
Raquel Welch dans un bikini jaune sur la plage.

Né dans les dernières années du XIXe siècle, Louis Réard avait limité son activité aux maillots de bains. C’était son orgueil de pouvoir habiller les stars du moment de « costumes-Réard ». Il y réussit partiellement en habillant par exemple Maurice Chevalier…

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