
Capturer la brillance : 1000 portraits de génies illuminent le monde
Le texte ci-dessous est l’extrait du livre 1000 Portraits de génie (ISBN: 9781783109463) écrit par Victoria Charles et Klaus Carl publié par Parkstone International.
Depuis l’Antiquité, les portraits ont été commandés pour représenter des personnages importants, des héros, des dieux. Au fil du temps, ce genre artistique évolua des sculptures grecques classiques à la peinture contemporaine, la photographie et aux oeuvres abstraites. Alors que l’esthétique particulière du portrait varie selon les périodes, le but principal du portrait est resté le même : dépeindre la personnalité, les caractéristiques ou l’essence d’une personne en utilisant le visage comme point de mire de la composition.
Le premier portrait connu remonte aux temps préhistoriques (vers 30 000 avant J.-C.) quand les hommes traçaient les contours de leurs ombres pour tenter de conserver la mémoire de leur passage. Avec le temps, ces représentations évoluèrent en des oeuvres monochromes composées de formes et de lignes très simples, qui peuvent maintenant être comparées aux « portraits » contemporains et aux formes abstraites créés par des artistes modernes tels que Pablo Picasso ou Henri Matisse. Ce livre tente d’offrir une vue d’ensemble claire de l’histoire du portrait dans les arts graphiques, illustrée tant par des oeuvres peintes que sculptées.

Dans la hiérarchie des genres théorisée par l’Académie royale de peinture et de sculpture au XVIIe siècle, le portrait était considéré comme inférieur à la peinture d’histoire, mais comme supérieur à la nature morte et aux autres genres. À travers l’histoire de l’art, les théoriciens ont parfois été sceptiques ou critiques quant à la question de la ressemblance formelle entre le modèle et l’oeuvre, suggérant que l’artiste dépeignait souvent une version idéalisée de son sujet. Malgré cela, le grand nombre de portraits à être parvenus jusqu’à nous, nous incite à croire que ce genre était néanmoins une requête fort populaire des pourvoyeurs de commande de toute époque.
Le portrait est souvent éclipsé par d’autres genres artistiques. La peinture et la sculpture narratives sont presque toujours plus appréciées par le large public que le portrait en noir et blanc d’une figure de la politique ou d’un artiste célèbre. Une des raisons de ce phénomène peut être que le portrait ne fait pas immédiatement appel à l’imagination puisqu’il ne raconte pas d’histoire ou d’épisode particulier. En art, la différence entre portrait et scène narrative peut être comparée à la différence entre roman et biographie en littérature. Le premier se concentre sur une intrigue et une action, tandis que la seconde s’intéresse au développement et à l’analyse d’un individu en particulier.

C’est pourquoi une biographie pourrait être considérée monotone par rapport à un roman rempli de scènes dramatiques. Cependant, en fonction de la nature de l’écriture elle-même, une biographie peut être aussi fascinante et convaincante qu’un roman. De la même façon, un portrait qui a été peint avec une habileté exemplaire peut être aussi pénétrant que l’illustration d’un mythe ou d’une histoire. Disposer de quelques informations sur le modèle a souvent un impact sur l’accessibilité du portrait au spectateur, car ce dernier peut alors reconnaître immédiatement le sujet et peut ainsi confronter son opinion sur le modèle avec celle véhiculée par cette représentation spécifique transmise par l’artiste. Mais, même le portrait d’un inconnu peut être chargé de sens et posséder une profondeur qui intrigueront automatiquement l’observateur.
Un grand maître du portrait peut illustrer une histoire si efficacement que parfois, un titre précis n’est même pas nécessaire. C’est pourquoi L’Homme avec un gant du Titien (Tiziano Vecellio), le Portrait d’homme de Rembrandt conservé au Metropolitan Museum of Art, et La Femme à l’éventail de Diego Vélasquez peuvent nous apparaître presque plus puissants que bien des portraits clairement identifiés peints par ces mêmes maîtres.

La première qualité d’un grand portrait est le pouvoir de révéler la personnalité intérieure, l’histoire du modèle. On dit que tout homme porte généralement un masque en présence de ses pairs, et que ce n’est que dans des moments d’inconscience qu’il tombe. Le grand peintre de portraits doit être capable de capturer la véritable essence d’un individu qui n’est révélée que lors de fugaces instants, tâche incroyablement difficile. De tels artistes, comme le poète Tennyson les décrivaient, « se plongent dans un visage, révèlent divinement l’homme derrière le modèle malgré toutes les entraves, et le peignent donc de telle sorte que son visage, les formes et les couleurs d’un esprit et d’une vie, subsistent pour la postérité, pour le meilleur d’elle-même. »
Le but n’était pas seulement de retranscrire les caractéristiques physiques du sujet mais l’essence de l’individu dans toute sa complétude. Aristote affirma d’ailleurs que « l’objet de l’art n’est pas de présenter l’apparence extérieure des choses, mais leur signification intérieure. » La peinture interprétative de portrait a souvent pris comme exemple la célèbre Joconde de Léonard de Vinci. La nature mystérieuse de l’expression de son visage donne de la profondeur à son caractère – le spectateur est instantanément intrigué et veut savoir ce qu’elle pourrait cacher.

Pour atteindre ce niveau de portrait, l’artiste doit connaître son modèle et être bien disposé à son égard. De plus, du point de vue de la composition, la Joconde symbolise la perfection : ses proportions précises et l’utilisation de la perspective atmosphérique sont également la raison des louanges par le monde de l’art. De nombreux peintres de portrait depuis lors, bien que loin d’atteindre cet idéal, ont placé Da Vinci sur un piédestal et ont utilisé son oeuvre comme source d’inspiration. Le pouvoir de James Abbott MsNeill Whistler sur son propre cercle était remarquable, alors que Frans Hals et Diego Vélasquez étaient universellement plus reconnus. Souvent, la personnalité du modèle est révélée par un regard direct qui semble englober la dimension la plus fascinante du sujet. Qu’ils soient joyeux ou solennels, les yeux aspirent le spectateur dans un sentiment d’intimité avec le modèle, qu’il est difficile de définir ou de briser.
Cette qualité est particulièrement évidente dans la nature joviale des portraits de Hals, les sourires amicaux des peintures de Joshua Reynolds, les regards nostalgiques capturés par Rembrandt, et dans l’appel mélancolique des oeuvres de Domenico Morone. À d’autres moments, le peintre choisi d’éviter la confrontation directe avec le regard du modèle. L’artiste peut choisir d’illustrer son personnage en communion intime, renfermé sur lui-même : une particularité que l’on trouve souvent dans les peintures de Titien.

C’est pourquoi l’habileté de l’artiste à dépeindre la nature intérieure du modèle devint un élément de plus en plus subjectif. Quand le portrait n’était encore réservé qu’à une élite sociale aristocrate, ecclésiastique ou bourgeoise, il était nécessaire que le portrait soit une représentation flatteuse du sujet. Au final, les artistes gagnèrent le droit de s’exprimer librement, selon leurs propres règles et leur propre interprétation de leur sujet…
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